Le Lacaunais

Le Lacaunais forme un ensemble de plateaux isolés du monde comprenant notamment les monts de Lacaune, auxquels se raccordent le Montredonnais (à l’ouest) et le Brassagais (au sud) (voir descriptions ci-après).

Le climat montagnard océanique, humide et rigoureux l’hiver, s’accompagne l’été de vagues de sécheresse. Le sol ingrat a favorisé l’élevage des brebis laitières (race de Lacaune), dont le lait rejoint les caves de Roquefort. Il y a peu de grandes voies de communication, hormis des départementales et des cantonales sinueuses. Mais ces plateaux ouverts, rythmés de courbes bocagères où paissent vaches et moutons, sont d’une rare puissance évocatrice. Le tourisme vert ne s’y est pas trompé. Et les belles pierres ne manquent pas, à commencer par les mégalithes. Rivières et lacs poissonneux attirent une foule d’amateurs, la chasse, la cueillette des champignons, la randonnée, la bicyclette de même.

Les monts de Lacaune, étendus d’ouest en est sur une quarantaine de kilomètres, alignent leurs dômes en grande partie boisés (hêtraies) dont les sommets égalent ou dépassent même ceux de la Montagne Noire. La prédominance des roches résistantes (granites, gneiss) explique ce relief vigoureux. Paradoxalement, la zone qui s’étend à l’est jusqu’à Murat-sur-Vèbre, dominant le Rougier de Camarès, se révèle plus dynamique que celle de l’ouest, pourtant à plus basse altitude.

La petite ville de Lacaune se niche dans une dépression au nord de ce massif.

Gastronomie

Au premier rang des spécialités gastronomiques, les salaisons bénéficient d’un label de qualité : jambon de Lacaune (sec), saucisson sec de Lacaune, saucisse à la perche (sèche), saucisse mi-sèche à l’huile, fricandeau¹, pâté, melsat, bougnette, boudin galabart, pâtés, friton (gros et fin), tripous du Rouergue, frésinat, fromages (pérail), conserves…

Pâtisseries : croustade aux pommes, cassemuseau de Brassac, fouace (fouace aveyronnaise).

Boisson : eau minérale de Mont-Roucous.

Le pays brassagais (triangle Vabre-Brassac-col de la Bassine et alentours) est un plateau onduleux de 600 à 900 mètres, de schistes et micaschistes, morcelé en « calms » par des cours d’eau secondaires. Il se prolonge au nord par une succession de plateaux dépeuplés, entaillés ci et là de vallées profondes. Au sud-est, la zone incluse dans le parc régional s’avère particulièrement sauvage.

Le Montredonnais (autour de la petite ville de Montredon-Labessonnié, au nord-ouest des monts de Lacaune), correspond à un plateau, d’une altitude moyenne de 550 mètres, assurant la transition entre plaines de l’ouest, Ségala et Monts de Lacaune.

Entaillé de vallées encaissées, il porte la marque d’un peuplement ancien trois à quatre fois supérieur à celui d’aujourd’hui, qui avait conduit à des défrichements désespérés sur des terrains schisteux quasiment dépourvus de terre. Depuis un siècle, comme dans la majorité des pays de moyenne montagne, la situation démographique s’est inversée. Les surfaces agricoles, patiemment gagnées et amendées, cèdent devant l’avancée des taillis ou des bois.

Toutefois, un certain dynamisme anime le haut Montredonnais autour de Saint-Pierre-de-Trivisy (ainsi que le secteur de Roquecezière dans l’Aveyron, qu’on peut lui adjoindre) grâce aux éleveurs de brebis. Le bas Montredonnais, mieux abrité des vents et proche de la plaine de Castres (Castrais), s’adonne au maïs et joue la carte touristique. Le Montredonnais septentrional relève davantage du Ségala.

¹ Voir à région Languedoc-Roussillon.