Le Quercy Blanc

Midi Pyrénées

un paysage du Quercy Blanc
un paysage du Quercy Blanc - http://www.lot.fr

Le Quercy Blanc doit son qualificatif à ses calcaires lacustres, d’une aveuglante blancheur.

Au sud-ouest de Cahors, succédant à l’ocre des calcaires caussenards, apparaissent ces moutonnements de plateaux, les planhès, découpés en lanières par les cours d’eau, et qui ne sont rien d’autre que la continuation en Quercy des serres de l’Agenais. D’où l’appellation de « Serres quercynoises » qui sied à ces vallées, orientées parallèlement du nord-est au sud-ouest. Ces planhès, surmontés quelquefois de tuques (buttes calcaires), où se perchent les villages ou bastides, sont le domaine des chênes et des moutons. Les vallées, plus fertiles, se réservent à la polyculture (céréales, vigne, fruits, tabac). Au sud de ces serres, les coteaux molassiques du Bas-Quercy (autour de Caussade, Lafrançaise, Molières) composent une anarchie de vallons évasés et de croupes aplaties. La variété des expositions et des sols, boulbènes (acides et froides, aisées à travailler), « rougets » (dérivés d’argiles), terreforts (argilo-calcaires) ou « terres alluvionnaires » (gluantes et humides) explique la diversité des cultures, où se distinguent les fruits, les vignes.

À l’extrême sud-ouest, le Moissagais constitue une marge du Quercy, au carrefour du Val d’Agenais et des pays toulousains. Il expose ses plateaux fertiles, où mûrissent pommes, poires et, surtout, le fameux chasselas de Moissac. Gros marché agricole, Moissac pâtit de la proximité de sa voisine, Castelsarrasin, distante seulement de 8 kilomètres, que l’on joint par une plate et morne plaine agricole. Son ancienne abbaye bénédictine Saint-Pierre, avec son cloître sublime et le portail de son abbatiale, est considérée comme le sommet de l’art roman d’Occident.

À l’extrême nord, le Quercy Blanc est limité par les boucles de la basse vallée du Lot, prisonnières d’une fine marqueterie de parcelles de blé, de maïs, de vigne, de tabac. Des petites routes épousant au plus juste ces méandres permettent d’apprécier ces clairs villages, perchés ou à fleur d’eau, de belles églises, des châteaux remarquables, d’imposantes ruines féodales et, enfin, de ces maisons vigneronnes, coiffées de lauzes ou de tuiles canal, flanquées de leur pigeonnier et d’un escalier menant au bolet (terrasse souvent protégée d’un toit soutenu par des colonnes).

Partout en Quercy Blanc, avec les églises, l’on remarque une foule de petites chapelles, qui servirent d’ailleurs de refuges pendant la guerre de Cent Ans. Les moulins à vent, les pigeonniers, tantôt portés par de graciles colonnes, les cazelles (cabanes en pierre) écroulées, les chemins, tantôt rougeoyants, tantôt semés de cailloux blancs, bordés de forêts de chênes tordus et de murettes moussues, sont d’autres bonheurs…

Cahors, coincée dans une boucle du Lot, oppose à la léthargie de ses vieux quartiers l’animation de ses terrasses de cafés. La cité cadurcienne est connue pour son pont Valentré, jeté sur le Lot en aval de la ville.

Gastronomie

Terre d’abondance, l’on y déguste des spécialités qui font la gloire de la table quercynoise : truffe du Quercy, cèpe, foie gras d’oie et de canard, magret1, cou farci, confits, fritons… civet d’oie à la cadurcienne, friton, pâté truffé, boudin blanc, charcuterie de campagne, truite au vin de Cahors, légumes et primeurs (dont asperge), fromage fermier dont cabécou (et rocamadour), safran du Quercy, pain croustillot (créé par des boulangers du département du Lot), pain aux noix. Liqueurs et eau-de-vie de noix, eau-de-vie de prune.

Fruits : pomme, cerise, prune (dont reine-claude dorée et pruneau d‘Agen2), pêche, nectarine, chasselas de Moissac, melon du Quercy, noix du Quercy, châtaigne (châtaigne du Ségala et du Quercy).

Vieilles recettes : tourin, tripes à la cadurcienne, coq au vin de Cahors, poule farcie de Moissac, civet d’oie, pigeon rôti, truite flambée, omelette aux cèpes, cèpes en daube, mique.

Desserts et pâtisseries: battue, gâteau aux noix, croustade aux pommes, croustade aux poires, prunat, rissole, pescajoune, cajasse quercynoise, gaufre roulée (curbelet), coque de Pâques, coque aux cédrats, gougnettes (beignets), meringue.

Douceurs : pruneau fourré.

Spiritueux : eau de noix.

1 Confit d’oie ou de canard, cou d’oie farci, traités en région Aquitaine.

2 Voir région Aquitaine.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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