La liqueur de génépi

Rhône Alpes

Aucun commentaire Catégorie : Spiritueux

Description

Liqueur digestive typiquement savoyarde, titrant de 20 à 40% vol, embouteillée sous des couleurs diverses (brune, verte ou blanche), le génépi est le nom générique attribué aux plantes aromatiques de haute montagne entrant dans son élaboration.

Cueillis généralement de 2 400 à plus de 3 000 mètres d’altitude, les brins de génépis macèrent durant six semaines dans de l’eau-de-vie. A l’issue de ce temps, on coupe avec de l’eau naturelle, puis on ajoute un sirop de sucre. On obtient alors un alcool amer, parfumé et puissant. Pour flatter l’œil de la clientèle, certains distillateurs ajoutent des plantes à fort pouvoir colorant vert. De nombreux Savoyards préparent leur génépi « maison »1.

Cet alcool, sans conteste le plus répandu en Savoie, auquel on prête des vertus digestives, apéritives, fébrifuges, sudorifiques, sensé permettre de vaincre le mal des montagnes, s’apprécie en fin de repas. Il parfume également certaines pâtisseries (beignets, crêpes…).

Déjà au Moyen Age, le génépi (genépi ou génépy, mot savoyard désignant l’armoise) était utilisé en infusion comme remède contre certains problèmes digestifs et les coups de froid. Il semble que la liqueur ait été créée au début du XIXe siècle par Charles Meunier. Profitant de sa connaissance des simples, reçue d’un religieux qui l’avait recueilli durant la Révolution, il fonda son établissement dans l’un des fiefs de la distillerie, la ville de Voiron (Chartreuse). En 1841, ses fils lui succédèrent. D’autres distillateurs se mettront bientôt à imiter cette boisson, contribuant finalement à la populariser dans toute la Savoie et même au-delà.

1 La cueillette du génépi est réglementée par arrêté préfectoral, afin de ne pas mettre l’espèce en danger. Dans le parc national des Écrins, il est interdit de cueillir une quantité de fleurs supérieure à 100 brins (l’amende est très salée !), de détruire, d’arracher et de prélever les parties souterraines de ces espèces, de colporter, de mettre en vente, de vendre ou d’acheter sciemment tout ou partie de ces espèces. En outre, obligation est faite de couper les brins avec sécateur, couteau ou ciseaux ; et de laisser quelques hampes florales par touffe, pour permettre la dissémination.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de liqueur de génépi