L'oisans

Rhône Alpes

Oz en Oisans
Oz en Oisans - http://www.lafrancedunordausud.fr

Pays dauphinois, l’Oisans est constitué pour l’essentiel du massif des Ecrins, structuré de ce côté-ci par le bassin de la Romanche, et bordé à l’est par la vallée de la Durance. De ce fait, le plus vaste des massifs alpins chevauche deux régions administratives et se trouve partagé avec plusieurs autres entités humaines et historiques, toutes relevant de la région Provence : Vallouise (Briançonnais), Haut-Embrunais (Embrunais), Valgaudémar (Champsaur). Entaillé de profondes vallées (Vénéon, Valsenestre, Bonne… pour ne citer que celles de sa partie dauphinoise), ce massif abrite une étonnante variété de roches (granits, schistes…) liée aux intenses mouvement tectoniques qui ont disloqué son sous-sol, le fracturant également en de nombreuses chaînes montagneuses, parmi lesquelles la Meije, le Pelvoux, le Rochail, le Soreiller, le Combeynot, le Chaillol, etc. De surcroît, il est entouré par les massifs des Grandes Rousses et des Arves au nord, des Cerces au nord-est, de l’Ubaye au sud-est, du Dévoluy au sud-ouest, et enfin du Taillefer au nord-ouest.

Parmi la liste impressionnantes de hauts sommets qui font les délices des alpinistes depuis plus d’un siècle, trois sommets culminent : les Ecrins (4 102 mètres), la Meije (3 983 mètres) et le Pelvoux (3 914 mètres). Quelques villages et hameaux, entourés de parcelles cultivées, s’accrochent dans le fond des vallées, dans des paysages minéraux d’une rare sauvagerie. Dans ce contexte rocailleux et de sommets pelés, la plaine du Bourg-d’Oisans (recouverte, jadis, par un lac), drainée comme un polder, apporte un contraste saisissant. L’élevage, un peu partout en Oisans, reconquiert ses alpage.

La bordure occidentale de l’Oisans se fragmente en un puzzle de petites individualités bien marquées : Matheysine, Valbonnais et Valjouffrey, Beaumont.

Le Bourg-d’Oisans, capitale commerçante de l’Oisans depuis le Moyen Age, s’anime lors de ses foires et marchés. Quant aux stations de l’Alpe-d’Huez et des Deux-Alpes, elles ont connu des croissances spectaculaires.

Valbonnais (micro pays de l’Oisans)

A l’écart des grandes voies de circulation, au sud de l’Oisans, le Valbonnais s’étire en une zone montagneuse, le long des vallées de la Bonne et de ses affluents, se prolongeant a l’est par le Valjouffrey. Des paysages contrastés s’y opposent : aux larges espaces agricoles situés à une altitude modérée répondent des pentes escarpées très alpines (dans le Valjouffrey notamment) hissant leurs sommets à 3000 mètres et plus (point culminant, l’Olan, 3564 mètres).

Ce secteur représente à lui seul près de la moitié de la couverture forestière du parc national des Ecrins (hêtres, sapins, aulnes…), constituant une importante ressource pour ses habitants. L’agriculture montagnarde a créé de vastes prairies, autrefois fauchées et désormais pâturées par les vaches laitières, fréquentées également par les chevreuils, chamois, bouquetins… Les paysages agraires du fond des vallées, ponctués de grosses fermes traditionnelles, témoignent d’une opulence agricole, aujourd’hui évanouie. De même, murets, clapiers et autres canaux rappellent cette présence humaine d’antan.

Valbonnais, bourgade de moins d’un demi-millier d’âmes en comptant son halo de hameaux, est la capitale du… Valbonnais.

Beaumont (micro pays de l’Oisans)

Le Beaumont correspond a un ensemble de moyennes montagnes, dominées par l’Obiou (2 793 mètres) et par le massif du Dévoluy, qui s’étendent entre la vallée de la Bonne, au nord et au nord-est, et la vallée du Drac, au sud et au sud-ouest. Les cultures (blé) et l’élevage d’antan (bovins, ovins) sont en net recul, remplacés par l’activité touristique. Notre-Dame de la Salette, second pèlerinage de France (après Lourdes) continue a drainer un public conséquent et a faire connaître ces espaces nature.

Corps est la minuscule capitale de ce pays. On se doit d’y déguster la salinetta.

Matheysine (micro pays de l’Oisans)

La Matheysine (ou Matésine) est une région naturelle, nivelée par les glaciers et balayée par la bise (glaciale en hiver !), située aux confins occidentaux de l’Oisans. Parfaitement délimitée, a l’ouest et au sud, par la vallée encaissée du Drac, elle forme un plateau tapissé de prairies argileuses culminant a 1000 mètres d’altitude. Ce plateau s’étend sur une vingtaine de kilomètres du nord au sud et sur une douzaine d’est en ouest, entouré de montagnes. A l’est, les sommets du Grand Serre et du Tabor (2390 mètres) séparent la Matheysine du Valbonnais. Hormis ces reliefs, le plateau est traversé par la Montagne du Conest (où figure la Pierre Percée) et par un chapelet de lacs : lac Mort, lac de Laffrey, lac de Pétichet et lac de Pierre-Châtel. La route qu’emprunta Napoléon Ier lors de son retour de l’île d’Elbe (l’armée royale venue le stopper se rallia a lui à la « Prairie de la Rencontre ») les dominent.

L’histoire de la Matheysine est fortement marquée par l’exploitation de l’anthracite (houille de très bonne qualité), du début du XIXe siècle à la fin des années 1990. Depuis la fin de cette activité minière prépondérante, l’artisanat local, le commerce et le tourisme (ligne de chemin de fer spectaculaire) s’efforcent d’endiguer l’exode rural.

La Mure, la capitale, entretient une tradition gastronomique : autrefois, un gratin d’écrevisses réputé dans tout le Dauphiné, aujourd’hui, la tourte muroise (tarte de la Matheysine) et le murçon…

Gastronomie : soupe de l’ubac, caillette (celle de La Mure), murçon, viande de boeuf (côtes de veau à la marmotte), potée dauphinoise, potée de chèvre, tourte de la Matheysine, gibier, truites, champignons, gratin dauphinois, gratin d’herbes, raviole de pomme de terre ou d’épinard (raviole), crozet.

Fromages : tomme du Pelvoux, sarasse (sérac), pétafine (fromage fort) et (quasi disparu) bleu de Lavaldens (dans le Valbonnais).

Pâtisseries : ruifard du Valbonnais (tourte garnie de pommes, poires et coings), rissole, pogne.

Spiritueux : salettina, liqueur de génépi.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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