Le vannetais

Bretagne

L'armor baden
L'armor baden - http://www.andalsplash.com

Le Vannetais, l’un des « môles » identitaires1 de la Bretagne, fréquenté depuis la préhistoire par les hommes, qui lui ont légué la plus forte concentration au monde de mégalithes, est un pays d’agriculture et de pêche. Havre pour le tourisme grâce à ses sites et à sa douceur océanique.
Plusieurs entités le composent, centrées autour du golfe du Morbihan (du breton mor-bihan « petite mer ») : celui-ci, fermé par les presqu’îles de Rhuys et de Locmariaquer, forme une cuvette de 12 000 ha enserrant 300 îles (dont l’île aux Moines, 6 kilomètres de long avec son bourg) et îlots, animée par le va-et-vient des embarcations et frangée de criques, de vasières, bancs de sable, chenaux, rochers, à la faune (canard, sterne, échasse) et à la flore luxuriantes. Outre le tourisme, l’ostréiculture anime son économie.

Au centre, le pays de Vannes, qui rayonne sur toute la partie septentrionale du golfe du Morbihan, est limité au nord par les Landes de Lanvaux et se prolonge, au nord-est, par le pays d’Elven.
Au sud, la presqu’île de Ruys (pays de Rhuys), dont l’économie reposa longtemps sur la production de sel, ferme en grande partie le golfe du Morbihan : longue d’une vingtaine de kilomètres, sa côte atlantique, aux plages entrecoupées de sections rocheuses, soumise par intermittence à la violence des flots et des vents, contraste avec ses calmes rivages du golfe où clapotent des canards dans les roselières. L’intérieur de la presqu’île, où la vigne fut, jadis, exploitée sur une multitude de parcelles, apparaît relativement dénudée. Au fond de sa « petite mer », Vannes séduit avec ses quartiers moyenâgeux, son atmosphère portuaire.

Au sud-est, le pays d’Auray, séparé de la région lorientaise par la rivière d’Etel, présente un univers de paysages côtiers (ostréiculture), enserrés dans une nature vouée à la polyculture et à l’élevage, fabuleusement riche en mégalithes.
Au sud-ouest, la presqu’île de Locmariaquer (pays de Locmariaquer), dessinée par les amples rivières Crac’h et d’Auray, conserve les plus beaux menhirs et dolmens du Vannetais. Plein sud, la presqu’île de Quiberon pousse vers le large et vers Belle-Île-en-Mer une longue flèche sableuse qui se termine par une ancienne île granitique portant la cité balnéaire qui lui a donné son nom. Enfin, il convient d’évoquer les îles d’Houat et d’Hoedic, situées entre Belle-Île et le continent.

Au regard de sa situation géographique particulière, on devine combien la gastronomie vannetaise combine les productions de la mer à celles de la terre : poissons marins (daurade, sole, aiguillette, lieu, bar de ligne, congre, vieille, raie bouclée, rouget, sardine de bolinche, éperlan…) et des rivières (anguille, saumon, truite fario, omble chevalier), fruits de mer (huîtres de Bretagne, celle du golfe et celle de Quiberon, moule de bouchot, coquille saint-jacques et pétoncle, bigorneau, bernique, palourde, praire et clams, homard de Houat, étrille, crevette, seiche), charcuterie (lard, andouille, pâté), légumes et primeurs (chou-fleur, chou pommé breton, artichaut dont artichaut camus, oignon, pomme de terre primeur…navet de Belle-Île), galette de sarrasin, lait et crème, beurre demi-sel, blé noir. Parmi les spécialités : plateaux de fruits de mer, cotriade et godaille, soupe à la tête de congre, pot au feu et daube de congre, raie bouclée au beurre noisette, homard au kari (kari Gosse), aiguillettes à l’oseille, moules marinières, conserves de poissons (sardine à l’huile, thon au naturel, thon à l’huile, maquereau au vin blanc…), quiche bretonne, pâté breton, lard rôti, rôti de porc au cidre, potée bretonne (avec son fars pod), tripes aux poireaux et au cidre (tripes bretonnes), ragoût et gigot d’agneau de Belle-Île (agneau de pré-salé breton), poulet au cidre breton, terrine de gibier (cerf), kouign patatez, lait ribot et gros lait, beurre breton demi-sel, pain de seigle breton, pain recuit, gotchial, galette de blé noir et crêpe bretonne, gâteau breton, quatre-quarts, kouign-amann, far breton, galette bretonne et palet breton, niniche de Quiberon, C. B. S. (caramel au beurre salé de Bretagne), huîtres et sardines en chocolat, confiture de lait (voir à région Normandie), confiture d’aubépine de Quiberon. Jus de pommes, cidre breton, bière de Bretagne, chouchen, fine de Rhuys.

Belle-île

Table schisteuse de 85 km2 posée sur l’océan atlantique, Belle-Île, longue de 17 km et large de 9 km, est la plus vaste des îles bretonnes. De minuscules vallons entaillant son relief, s’ajoutent aux falaises de la côte sauvage, très découpée, et lui confèrent une variété paysagère remarquable. A à son extrémité nord, l’île se prolonge d’îlots, découvrant des bancs sableux à marée basse. Beaucoup plus sage, la côte exposée face au continent, abritant les deux ports principaux du Palais et de Sauzon, ainsi que la plage des Grands Sables, ne fait pas mentir le dicton : « qui voit Belle-Isle, voit son île ».

Le climat océanique, teinté d’un ensoleillement optimal et d’hivers doux, explique la présence du palmier, du figuier et de la vigne. Colonisée au IXe siècle par les moines de Redon, la vocation agricole de l’île perdure, malgré un net déclin. Près de la moitié de la surface de l’île est encore exploitée par une cinquantaine de fermes qui se consacrent à l’élevage des bovins et des ovins et à leurs cultures associées (orge, maïs), ainsi qu’au maraîchage (fraise, melon, tomate, pomme de terre primeur). La tradition de la pêche à la sardine s’est éteinte en 1975 avec la fermeture de la dernière conserverie. Mais on peut toujours déguster ce poisson et bien d’autres aux enseignes des restaurants. Autre spécialité îloise, le ragoût et le gigot d’agneau (agneau de pré-salé breton). Autres produits et spécialités, consulter Vannetais.

1 Héritier de l’une des provinces historiques bretonnes, bien plus étendue, autrefois, forgée par une ethnie (les Vénètes, l’une des cinq tribus qui se partageaient la péninsule armoricaine avant notre ère), un parler et la religion (évêché dès le Ve siècle).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Les spécialitiés du Vannetais

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Les producteurs du Vannetais

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Les bonnes adresses du Vannetais

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