Le Morvan

Bourgogne

Morvan
Morvan - http://www.nievre-tourisme.com

Avancée granitique du Massif central au cœur de la Bourgogne calcaire, le Morvan chevauche les départements de la Saône-et-Loire, de la Nièvre, de la Côte-d’Or et une fraction de celui de l’Yonne (où il accuse ses reliefs les plus violents) sur près de 90 kilomètres de long et 50 de large (immensité incluant le Bas Morvan comme une partie des dépressions périmorvandelles).

Toit de la Bourgogne, le Morvan, malgré ses formes empâtées rabotées par les millénaires, aux sommets souvent arrondis, s’élevant progressivement de 350 à seulement 900 mètres dans sa partie méridionale, prend une allure montagneuse avec ses cassures, ses failles, ses cuvettes, ses vallées encaissées. Renforçant cette impression, le climat s’y montre rude (gel) et extrêmement pluvieux. L’abondance des eaux, amplifiée par l’imperméabilité des roches et les pentes, a permis la création des lacs artificiels (au départ destinés à la régularisation hydrographique), devenus des éléments moteurs du tourisme.

Région forestière par excellence (60 % des superficies), le Morvan n’en demeure pas moins bocager (élevage des bovins et des moutons). Le pays doit à un long isolement son authenticité (patois vivace, légendes, croyances), ses traditions (qu’entretiennent des groupes folkloriques reprenant, lors de fêtes, de veillées, des chansons morvandelles au son de la vielle). L’habitat s’y émiette en hameaux (certaines communes du Morvan central en comptent vingt, trente…). La maison morvandelle traditionnelle est une longue chaumière, étroite et basse, aux murs de granit parcimonieusement ajourés d’ouvertures encadrées de linteaux en pierres de taille, à la toiture d’ardoise sous laquelle se regroupaient hommes et bêtes.

Le parc naturel régional du Morvan veille sur ce capital en péril (dépopulation, résidences secondaires modernes, reboisements en résineux au détriment des chênes et des hêtres, appauvrissement des sols…), protégeant la flore et la faune (sangliers, marcassins), tout en soutenant l’activité touristique, agricole et artisanale.

De petites routes montueuses en lacets se perdent parmi ces monts et vallées encaissées d’une ineffable beauté : prés odorants et parcelles fourragères fermés de haies vives, bois giboyeux, landes, rochers, rus et cascades, sources et ruisseaux torrentueux (appréciés des canoéistes avertis) où la truite vagabonde… nature fastueuse sillonnée de sentiers, fourmillante de châteaux et de maisons fortes, de hameaux occupant des sites charmants. Au nord-est, sur les dernières pentes du Morvan, le pays de Saulieu annonce l’Auxois. Au nord-ouest, celui de Corbigny (Corbigeois) annonce le Nivernais.

Château-Chinon, carrefour routier, centre de foires et de marchés, est la capitale du Haut-Morvan. Cette sous-préfecture de la Nièvre reste associée à celui qui fut son maire durant deux décennies, avant d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État, François Mitterrand.

Gastronomie

Viande de bœuf charolais, potée morvandelle et potée bourguignonne, tourte morvandelle, charcuterie (jambon du Morvan et saupiquet de jambon, jambon persillé de Bourgogne, rosette du Morvan, judru), soupe aux choux, jambon à la crème, poulet morvandelle (en cocotte au jambon), gibier, escargot de Bourgogne, poissons des torrents et des lacs (truite, brochet, sandre… carpe, cuisinée à la morvandelle, goujons en cascamèche), champignons, omelette morvandelle (au jambon), oeuf en meurette, râpée morvandelle, crapiau, fromages de vache (pierre-qui-vire) ou de chèvre, brioche aux griaudes, châtaignes, mûres sauvages, truffe de Bourgogne, tarte aux pruneaux, croquet de Corbigny, tartouillat, miel du Morvan, confitures, cramaillotte.

Le pays de Saulieu, placé entre Morvan et Auxois, déploie de frais paysages qui lui ont valu, dans sa partie nord, le surnom de « Suisse morvandelle » (pâturages, bois, cascades, étangs…). Saulieu, dont la basilique (avec ses admirables chapiteaux) compte parmi les chefs-d’œuvre de l’art roman bourguignon, est une étape gastronomique de renommée internationale.

Le Corbigeois, partagé entre Morvan et Nivernais (le canal du Nivernais faisant frontière), étend de molles ondulations, sillonnées par une multitude de cours d’eau, où alternent forêts et riches prairies d’élevage. L’habitat s’y dissémine en fermes (souvent fortifiées), vastes granges, châteaux et maisons fortes, hameaux et petits villages. La pêche, la randonnée pédestre ou équestre sont autant de loisirs rares conviant les touristes.
Corbigny est une agréable villégiature baignée par l’Anguison.

Le Bas Morvan méridional oppose aux collines morvandelles ses plateaux agricoles sur lesquels se dispersent fermes et hameaux autour de bourgs plus conséquents. À l’ouest, à l’approche du Bazois (Nivernais) se distribuent de riches domaines agricoles (cultures, élevage des bovins). Au sud, le paysage s’aplanit davantage, reçoit de bourgeoises demeures érigées par des citadins des XIXe et XXe siècles. Au nord, la campagne vallonnée devient plus sauvage, repliée sur ses prairies et ses forêts, sur ses petits châteaux et sur ses fermes et hameaux (jadis tenus par des communautés dites « taisibles», cohabitant sous le même toit et dirigées par un « maître »).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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