Le forez

Le Forez actuel (héritier d’un puissant comté tirant son nom de la ville de Feurs) se partage entre la plaine bocagère du Forez et les monts du Forez.

La plaine du Forez, bassin d’effondrement où la Loire vagabonde, dessine (dans la masse du Massif central, entre les monts du Forez et les monts du Lyonnais) un bel ovale de 20 kilomètres sur 40 kilomètres, piqueté de buttes volcaniques. Parsemée d’étangs (souvent piscicoles) et de bois, ses sols sédimentaires, les « varennes » (argiles, sables, cailloux), pauvres à l’origine, sont tapissés de prairies d’élevage (bœufs charolais, chevaux) et de cultures céréalières (orge, maïs). Les bords de la Loire (endommagée par les gravières), aux alluvions plus récents, portent des productions maraîchères.

Faisant face aux monts du Lyonnais de l’autre côté de la plaine forézienne, les Monts du Forez bornent l’Auvergne du massif du Pilat aux monts de la Madeleine. Leurs crêtes adoucies (culminant à Pierre sur Haute, 1640 mètres), dominant de larges cuvettes, portent une attachante rusticité, même si l’extraction de la terre de bruyère durant des décennies, la présence d’un camp militaire, un relais de télévision, le fort exode rural dans les bourgs et hameaux ont laissé des plaies durables. Sur ces altitudes au rude climat, l’élevage des vaches laitières pour la fabrication de la fourme locale concentre l’activité des jasseries (équivalent des chalets d’alpage alpins).

Le Stéphanois, longtemps « pays noir », s’allonge en un double chapelet de rues bordées d’usines et de maisons au pied du massif du Pilat (voir Haut-Vivarais) dont le versant septentrional est forézien. A l’est, le pays du Gier, entre Saint-Chamond et Givors (aux portes de Lyon), plaque ses friches industrielles sur la palette de cultures et de vergers (dont poiriers) de la dépression du Jarez.

Saint-Etienne, berceau de la première révolution industrielle, liée à l’extraction de la houille, puis au textile et à l’acier (mécanique, outillage, armes, cycles), s’inscrit dans une conurbation de 400 000 habitants s’étendant vers Firminy. La ville a gommé son passé de « ville noire », « ville rouge », se tournant vers la jeunesse, la culture et l’avenir (réalisations architecturales novatrices).

Massif du Pilat (région naturelle du Haut-Vivarais et du Forez)

Le Pilat, massif de moyenne montagne culminant au crêt de la Perdrix (1432 mètres), érige une borne de quelque 600 kilomètres carrés aux confins du Vivarais, du Forez et du Velay. Il domine, a l’est, la vallée du Rhône et, au nord, la vallée du Gier. Ses sommets, coiffés de chirats (coulées rocailleuses pouvant parfois atteindre plus d’un kilomètre de longueur et qui couvrent les versants pentus), s’amollissent de collines en pentes douces, prisées des randonneurs.

Ce territoire d’une superficie relativement modeste présente la particularité d’accueillir une triple influence climatique, ayant suscité plusieurs types de végétation, et donc des paysages variés : sur son versant sud et sud-est, plus chaud (côté vallée du Rhône et secteur de Pélussin), le Pilat hérite de l’influence du climat méditerranéen, permettant la croissance des arbres fruitiers (pomme du Pilat, pêche, poire, cerise…), des vignes ; sur son versant septentrional (secteur plateau du Grand-Bois, avec le plateau de Saint-Genest-Malifaux), l’influence du climat continental y est très marquée, avec des températures basses, des hivers rigoureux et une neige abondante. La végétation, proche de celle des Vosges, fait la part belle aux conifères, hêtres, genêts, fougères ; sur les crêts d’altitude, enfin, la neige et les vents, stoppant la progression de la forêt, subissent l’influence du climat montagnard. La végétation se compose de plantes d’altitude : landes à bruyères, callune, myrtilliers…

Depuis 1974, un Parc naturel veille sur cette nature montagnarde à échelle humaine, l’harmonisant au mieux avec le tourisme. Bourg-Argental, localité égaillée de commerces, postée sur la route du Col de la République (menant vers Saint-Etienne) est la capitale du Pilat. Outre ses fruits, ses champignons sauvages et ses truites hantant les cours d’eau torrentueux, le Pilat reste réputé pour sa charcuterie de montagne et ses fromages (rigotte de Condrieu).

Gastronomie : salade de barabans (pissenlits et lardons cuits), râpée, patia, barboton, grillatons (sorte de pâté issu de résidus de gras et de viande rissolés à la poêle servi dans des faisselles à fromage), boudin d’herbes, saucisse de chou (du Haut-Forez/Livradois), sac-bardin (ou sabardin), saucisson sec, saucisse d’herbes, rosette (rosette de Lyon), jambon sec, pâté en croûte, quenelle (dont quenelle de veau), dodine de canard, pâté et terrine de gibier, brochet et carpe du Forez (mode d’élevage similaire à la carpe de la Dombes et au brochet de la Dombes), truite et écrevisse du Lignon, champignons…

Fromages et préparations fromagères : fourme de Montbrison, brique du Forez, chevrêton du Pilat, sarasson, fromage fort (a base de brique du Forez, de chevrotin).

Fruits : pomme du Pilat, fraise et poire du Jarez, myrtille et framboise des monts du Forez.
Desserts : tarte aux myrtilles, pâté, bugne, matefaim, gâteau aux marrons.

Douceurs : chocolats artisanaux ou semi-industriels (dont ceux de la marque Weiss, implantée à Saint-Etienne depuis plus de cent ans), pâtes de fruit de Saint-Etienne, papillote, confitures, miel de sapin… Boissons : eau minérale gazeuse Badoit, jus de pomme.