Le Velay

Rhône Alpes et Auvergne

Le Puy-en-Velay
Le Puy-en-Velay - Office de Tourisme du Puy-en-Velay

Zone volcanique aux amples horizons occupant en partie le sud-est du Massif central, le Velay s’étend de la vallée de l’Allier aux monts du Vivarais. Ce bloc considérable (entre 150 et 155 communes), traversé par la haute vallée de la Loire, juxtapose trois régions naturelles : le bassin sédimentaire du Puy, au centre, enchâssé entre le plateau basaltique du Devès, à l’ouest, et la haute chaîne du Mézenc-Meygal (Velay oriental), à l’est, séparant l’Yssingelais. Cœur du Velay, le bassin du Puy est une plaine d’effondrement marneuse encombrée par diverses formations volcaniques : necks et dykes, coulées basaltiques, brèches. L’élevage laitier s’y allie à la culture du blé et de la lentille. Au nord, entre Vorey et Allègre, l’Emblavès (limité par les plateaux granitiques de la Chaise-Dieu-Craponne), piqueté de sucs, offre un aspect comparable au bassin du Puy. Le soleil, jouant sur la marqueterie de prés espacés de murettes et de rideaux d’arbres, où s’intercalent des labours, produit un tendre mélange vert brun. En automne, les bois abondent en champignons. Actuellement, le lait est la principale ressource agricole du Velay (cheptel bovin essentiellement, où prédomine la montbéliarde, rouge et blanche). Au pays des dentellières, quelques villages ont conservé leurs maisons de béates, fours à pains, fontaines, croix…

Occupant un site d’exception, Le Puy-en-Velay, préfecture du rural département de la Haute-Loire, étage ainsi ses toits rouges sur les flancs du mont Anis, dominée par la colossale madone qui fait pendant au mont Aiguilhe, où est juchée une chapelle !

Gastronomie

Produits du terroir : viandes bovine (fin gras du Mezenc… veau des monts du Velay), ovine (dont celle issue de la noire du Velay) et porcine (palette, plat de côte, jambonneau), volaille (volailles du Velay), poissons des rivières (truite, tanche, carpe, gardon) et écrevisse, champignons sauvages (girolle, cèpe, lactaire, mousseron), légumes secs (lentille verte du Puy, pois), légumes frais (dont pomme de terre, chou) et fruits (dont pomme, myrtille), verveine.

Douceurs : confitures, chocolats à la verveine du Velay.

Les restaurants y accommodent la lentille verte aux autres productions vellaves : salade de lentilles (possiblement aux lardons et jambon), petit salé aux lentilles, cassolette de lentilles germées au pied de cochon et foie gras chaud, millefeuille de truite fario et tuiles de lentilles au beurre de verveine, terrine de truite fumée aux lentilles, saumon poêlé à la crème de lentilles et sa fondue de poireaux, jarrets de porc à la lentille, jambonnette1 d’Yssingeaux aux lentilles, entrecôte de bœuf du Mézenc-lentilles, gigot braisé à la lentille aux oignons, tripoux2 aux lentilles, sauté de canard fermier confit aux lentilles, crème de chèvre et flan aux lentilles… plus simple, le ragoût de lentilles succédant à une assiette de cochonnailles ou à un feuilleté au bleu.

Après le plateau de fromages (dont bleu de Loudes3 et velay), voire même une tarte (sucrée) aux lentilles ou aux framboises ou myrtilles, s’impose une verveine du Velay.

Douceurs : confitures, confit de verveine.

Autres boissons et spiritueux : sirops de fruits, liqueurs (dont châtaigne), crèmes (cassis, framboise, mûre, fraise, myrtille, châtaigne), gentiane d’Auvergne, maurin aux fruits.

Le Devès, plateau long de 65 kilomètres, large de 10 à 15 kilomètres, orienté du nord-ouest au sud-est (suivant la ligne de fracture) entre le Haut Allier et le cours supérieur de la Loire, forme un horst cristallin (granit, gneiss) recouvert d’épanchements basaltiques. Plus de 150 gardes (cônes de pouzzolane rouges démantelés par l’érosion), dont la ligne de faîte culmine à 1 421 mètres, ont répandu des coulées qui, en se rejoignant, ont constitué une vaste planèze aux versants dissymétriques (aux pentes presque insensibles). Cette lave, décomposée par l’érosion, fournit un sol fertile (orge, blé et surtout lentille verte), domestiqué par deux millénaires de petite paysannerie : douce palette de prés et de labours entourant des cônes émoussés parés de sombres bouquets de résineux, villages aux maisons bâties en pierres noires, éclairées de petites ouvertures et coiffées de tuiles rouges. Quelques narces (tourbières) et maars (lacs circulaires) occupent des cratères d’explosion.

Le Mézenc (prononcer Mézin), massif volcanique partagé entre Velay et Vivarais, présente, côté auvergnat, d’immenses étendues herbeuses piquetées de grosses fermes isolées, peu à peu abandonnées. Sur ces terres ventées, froides, durablement enneigées l’hiver (flore subalpine, gentianes, arnica…), la race bovine locale (du Mézenc), de petite taille et médiocre laitière, cède la place aux génisses montbéliardes, aux veaux lourds charolais. Quelques troupeaux de moutons (dont des noires du Velay), des chèvres… Le tourisme (randonnée, ski de fond) s’efforce de relancer l’économie.

Le Meygal, petit massif (au socle granitique et argileux) hérissé de pitons de phonolithe (les « sucs »), souvent associé au Mézenc, sépare le Velay en deux parties presque égales, éloignant l’arrondissement d’Yssingeaux de celui du Puy. Ces pointements hirsutes (effilés, en cônes, trapus, parfois doubles), aux flancs rocailleux, sont dominés par la masse boisée du Testavoyre (1 436 mètres).

L’Yssingelais, portion nord-est du Velay économiquement « stéphanoise », compose avec le Meygal ce que l’on appelle « pays des sucs ». Le rude plateau granitique yssingelais (entre 500 et 1 000 mètres d’altitude), balayé par la bise et la burle (tempête de neige), se singularise, en effet, par ses bosses et ses creux, ainsi que par de profondes vallées ravinées. Les « sucs », pointements volcaniques de trachyte, de phonolithe, d’andésite (roches que l’on débitait en lauzes pour couvrir les toitures), prennent la forme de cônes à l’ouest de l’Yssingelais, de dômes lourds au sud.
Sous-préfecture de la Haute-Loire, réputée pour ses brioches autant que pour son école de pâtisserie, Yssingeaux se situe au carrefour de trois influences : le Languedoc par l’histoire, l’Auvergne par son rattachement administratif et le Rhône-Alpes par ses activités économiques.

1 Voir à jambonnette (région Rhône-Alpes).

2 Voir à tripoux d’Auvergne.

3 Voir à bleu d’Auvergne.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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