La moule de bouchot de bretagne

Pays de la Loire et Bretagne

Aucun commentaire Catégorie : Coquillage

Description

En Bretagne, sur la côte septentrionale de la péninsule armoricaine, plusieurs sites se montrent propices à la culture de la moule, notamment : la rade de Brest, l’aber Benoît, le sillon de Talbert, les baies de Saint-Brieuc, de La Fresnaye, de l’Arguenon, de Bourgneuf (pays de la Loire) et, surtout, celle du Mont Saint-Michel qui concentre à elle seule près de 220 kilomètres de bouchots 1. Au sud, l’estuaire de la Vilaine (Pénestin) produit également une moule de bouchot réputée. Si la moule de pêche à pied ravit les amateurs, la moule de culture croit soit sur le sol de parcs, soit sur des cordes, soit sur des pieux nommés bouchots.

Cette moule de la baie du Mont Saint-Michel peut s’enorgueillir d’avoir obtenue la première Appellation d’Origine Contrôlée pour un produit de la mer : charnue, d’une belle couleur orangée et d’une saveur à dominante sucrée, elle bénéficie d’une nourriture abondante et variée grâce au large estran de la baie et à ses marées. Si les naissains de moules proviennent des côtes atlantiques, du golfe du Morbihan au bassin d’Arcachon, ils sont ensuite élevés dans la baie où ils profitent de conditions uniques pour leur croissance. Soumises aux courants, les moules restent 16 mois arrimées à leurs pieux jusqu’à mesurer au minimum 4 centimètres. On les récolte au moyen de véhicules motorisés amphibies, de barges automatiques et de bateaux-atelier équipés pour le lavage, le triage et le conditionnement.

En Bretagne, les moules se dégustent crues ou simplement ouvertes sur le feu. Sinon, on les cuisine avec une sauce au curry ou au safran, une vinaigrette, à l’oseille, avec des petits légumes et de la crème fraîche, du cidre, en soupe, en brochette à l’apéro… Quant à la moule marinière, d’innombrables restaurants, brasseries et mêmes certains bars des localités maritimes, l’affichent à leur carte.

Si l’on ramasse les coquillages (huître, ormeau, coquille Saint-Jacques, palourde, praire etc.) depuis des temps lointains, la moule (ou « moucle ») n’a jamais semblé être tenue en haute estime par les populations autochtones. Ca n’est qu’au XIXe siècle que des boucholeurs d’Aunis viendront importer leur technique de culture de la moule dans l’estuaire de la Vilaine. Les moules morbihannaises se tailleront ainsi une solide réputation à la fin de ce même siècle et ce jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, la mytiliculture met un certain temps à s’imposer en Bretagne. D’ailleurs, l’implantation de bouchots dans la baie du Mont Saint-Michel ne date que du milieu des années 1950. Aujourd’hui, la Bretagne a mieux que compensé son retard puisque sa production annuelle de moules de bouchot avoisine les 20 000 tonnes (dont 17 000 tonnes pour la seule côte nord).

Fn1. Moule de bouchot, généralités, histoire, voir à région Poitou-Charentes.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de moule de bouchot de Bretagne