La pomme de Picardie

Île de France, Champagne Ardenne, Picardie, Haute Normandie et Nord Pas de Calais

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Cultivée pour le cidre autant que pour le dessert, la pomme demeure le fruit emblématique de la Picardie, malgré la chute vertigineuse de la production.

De nombreuses variétés aux noms anciens, révélateurs de leur forme, de leur couleur, de leur spécificité gustative ou de leur histoire1, restent attachées à leurs terroirs d’origine : dans le Vimeu, la variété traditionnelle est la « tête de chat », dans l’Amiénois, on cultive la « reinette fardel » et la « jacques lebel », dans le Beauvaisis, la « luc », dans le Bray picard, la « bailleul » et « l’écarlate », dans le Noyonnais, la « colapuy », dans le Clermontois la… « clermontoise », la « jules-labitte », la « durette salée », tandis qu’en Thiérache et dans le Laonnois règnent les variétés « lanscailler », « baguette », « sang-de-bœuf » et « reinette de France »… Voici quelques unes de ces variétés picardes qu’entretiennent arboriculteurs et jardiniers amateurs attachés à préserver les traditions et les saveurs.

Dans l’assiette

Hormis sa consommation en cidre et en fruit à couteau, la pomme est la pièce maîtresse de plusieurs desserts régionaux : tartes et tourtes, rabote picarde, pomme au four, compote, confiture et gelée…

Un peu d’histoire

Comme en Normandie voisine, les pommiers, dans les pays de la Somme (Vimeu, Ponthieu, Amiénois), étaient traditionnellement plantés dans les pâturages. Au début du siècle, plusieurs fabriques à Abbeville produisaient chaque année plus d’un million de kilos de compotes et confitures de pomme !
Les dévastations générées par la Seconde Guerre mondiale concomitantes de la modernisation de l’agriculture et de la poussée des grandes cultures (betterave à sucre, blé, pomme de terre) ont fait disparaître du paysage la plupart des vergers. Au point que les variétés commercialisées ne se comptent plus qu’en dizaines de tonnes.

1 Ainsi, la colapuy, pomme douce-amère, de forme allongée, rouge et verte, est surnommée aussi « pomme à grelot », car en l’agitant les pépins résonnent à l’intérieur, indiquant qu’elle est mûre ! En 1854 cette pomme aurait été rapportée de Crimée en Artois tout proche par un certain Nicolas Puy, soldat sous le Second Empire. Restée ignorée pendant un demi-siècle, elle se répandra ensuite, gagnant toute la Picardie et faisant la fierté de ses producteurs.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de la pomme de Picardie