Les terres froides et le viennois

Rhône Alpes

Vienne
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Les Terres froides

Cas unique en France, les Terres Froides, demi-montagnes argileuses du Bas-Dauphiné dominant la vallée de la Bourbre, se sont fait une reconnaissance de leur climat rigoureux ! A l’origine, ce sont les populations bordières de la Bièvre-Valloire (au sud) et des Terres Basses (au nord) qui qualifiaient ces hauteurs déshéritées de « terres froides ». Le nom, faisant allusion aux rudesses hivernales autant qu’aux sols lessivés, privés de chaux et donc « froids », a fait souche. Aussi regrette-t-on que les organismes touristiques ne respectent pas cette appellation, jugée péjorative, préférant affubler ces espaces, aujourd’hui embocagés, d’un diffus « Bas-Dauphiné » où d’un banal « nord-Isère » !

Dans les Terres Froides occidentales, où s’immisce le plateau de Bonneveaux, au sous-sol glaiseux portant une forêt constellée d’étangs, la médiocrité des terroirs se mesure aux taillis de châtaigniers et de charmes. Les ovins tirent parti de ces landes, alors que les sécheresses estivales pénalisent les récoltes. Plein ouest, la région s’étend jusqu’aux abords de la vallée du Rhône et du Roussillonnais (autour de la ville industrielle de Roussillon).

Les Terres Froides orientales (région placée au sud de La Tour-du-Pin), pourtant d’altitude supérieure et éloignées de l’impact économique lyonnais, paraissent moins démunies. L’humidité et la fraîcheur climatique ont appelé l’élevage laitier des bovins (fromageries) et les amendements ont permis le développement de la culture des céréales et celle de la betterave sucrière. De petites structures industrielles ont permis la fixation de la population.

Au nord-ouest du pays, la ville de Vienne (Viennois) étend son influence. Au nord, le Bergealien (région de Bourgoin-Jallieu), placé dans l’aire d’attraction de l’agglomération lyonnaise, assure la transition entre les Terres Froides et ce que l’on appelle les Basses Terres, qui se prolongent vers l’Isle-Crémieu.

La partie méridionale des Terres Froides est limitée naturellement par la dépression de la Bièvre-Valloire.

Produits du terroir et spécialités : jambon Aoste, sabodet, quenelle, gratin dauphinois, côtes de bettes à la voironnaise, daube dauphinoise, potée dauphinoise, truites et écrevisses (poulet aux écrevisses), gibier, champignons, fromages de chèvre, pétafine (fromage fort), fromage blanc (dont faisselle), miel, huile de noix. Légumes (bette, cardon…), et fruits : poire, pomme, pêche, cerise, framboise, fraise (voir fraise du Lyonnais), noix, noisettes.
Pâtisseries : brioche de Bourgoin, chaudelet, brioche de Saint-Génix, bugne, isernoix (gâteau avec noix, miel, pépites de chocolat et caramel vanillé, récemment mis au point par des pâtissiers de Bourgoin). Dessert tombé en désuétude : la poutringue (prunes cuites servies sur des tranches de pain saupoudrées de sucre).

Douceurs: bêtises de Vienne, papillote. Boissons et spiritueux : sirops de fruits (entreprise Bigallet, à Virieu), Cherry Rocher, Grande Dauphine, Arquebuse de l’Hermitage, china-china (liqueur à base d’écorce d’orange et de plantes), eau-de-vie de poire, vin de noix.

Viennois

Au sud de l’agglomération lyonnaise, le pays viennois occupe l’extrémité occidentale des Terres Froides. Son territoire est constitué de plaines alluviales et de Balmes (on parle de Balmes viennoises), qui sont des collines granitiques et schisteuses, où s’accrochent des vignobles.

Vienne, cité bimillénaire, rivale de Lyon à l’époque de la domination romaine, étagée dans une boucle du fleuve, étend son influence sur les deux rives. De nombreux vestiges gallo-romains témoignent de son faste d’antan, comme la Pyramide, tout a côté duquel se tient l’un des… « temples » de la gastronomie française : le restaurant créé par Fernand Point (1897-1955), précurseur de la cuisine moderne.

Bièvre-Valloire (région rattachée aux Terres Froides)

Séparant les bocages mamelonnés des Terres Froides, au nord, de ceux du plateau des Chambarans, au sud, la Bièvre-Valloire allonge à perte de vue une bande céréalière, plate et nue (villages en bordure) qui suit l’ancien lit de l’Isère jusqu’au Rhône.

Au pied du massif de la Chartreuse et du plateau des Chambarans, la Bièvre forme une étroite dépression caillouteuse, doublée par l’étroit couloir de la plaine de Liers, juxtaposant céréales, champs de tabac et prairies d’élevage (vaches laitières) ; elle se prolonge vers l’ouest par la Valloire, porteuse d’un opulent damier de céréales, de betteraves a sucre, de cultures légumières, de vergers (poires) et de vigne.

La Côte-Saint-André, patrie du musicien Hector Berlioz, réputée pour ses liqueurs, surveille cette dépression agricole tout à fait surprenante.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Les spécialitiés des Terres froides et du Viennois

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