Description
Autre appellation : paria.
Le vincuit est une sorte de sirop confituré à la robe sombre, généralement composé de 2/3 de poires et de 1/3 de pommes, issu d’une cuisson très longue sans apport de sucre.
Epluchés, épépinés et coupés en quartiers, les fruits cuisent dans un grand chaudron. Cent kilos de fruits donnent 70 litres de jus qui, au terme d’une ébullition d’une vingtaine d’heures, seront réduits à moins de 10 litres de vincuit.
Fabriqué en automne à l’occasion de fêtes locales en Bresse (telle celle de Saint-Trivier-de-Courtes, le 1er dimanche d’octobre), le vincuit trouve un support idéal en la gaufre ou sur du pain.
A l’origine, le vincuit servait à conserver des fruits périssables et à bénéficier de sucre à disposition. En automne, on « vanlait » le vincuit durant des heures dans un grand chaudron en cuivre placé sous la cheminée sarrasine des fermes de Bresse. Ce travail était l’occasion de veillées, permettant de resserrer les liens sociaux avec la famille, les amis et les voisins. Chacun y allait de son coup de main et repartait avec son pot de vincuit.
Cette préparation est à rapprocher du pommé (Bretagne) et du raisiné bourguignon (Bourgogne). On retrouve le vincuit en Savoie et en Suisse, où l’on confectionne une tarte au vincuit.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.