Continuation du Bordelais, dont il est séparé par la limite départementale entre la Gironde et la Dordogne, le Bergeracois (Périgord pourpre, selon la dénomination touristique en vigueur) s’étend le long de la moyenne vallée de la Dordogne.
S’élargissant (4 à 8 kilomètres) à mesure qu’elle descend vers l’ouest, cette vallée alluvionnaire, aux versants dissymétriques, est morcelée de parcelles où poussent tabac, céréales et arbres fruitiers. Les coteaux découpés dans les molasses et les calcaires perpétuent la tradition du vignoble. Le climat, encore imprégné d’influences océaniques, s’efforce de rendre souriants ces espaces, qui, sans prétendre à la concentration de châteaux du Périgord noir, peuvent se prévaloir de spécimens remarquables.
Plusieurs micro-pays s’organisent autour de Bergerac :
Le Bergeracois occidental, aux confins du Bordelais, sur la rive droite de la Dordogne (table calcaire entaillée de vallons boisés portant des collines viticoles), qui intègre le pays de Montaigne et le pays de Velines. Plus loin, le pays Foyen, vivant d’élevage et d’arboriculture, opère la transition avec l’Entre-deux-Mers.
Le Bergeracois central qui, outre Bergerac et la vallée, intègre au nord des collines argilo-sableuses, frangeant la forêt du Landais, et au sud une plus large zone dans laquelle on retrouve les vignobles de Monbazillac et de Saussignac et, au-delà, les pays du Dropt (ou Drot). Ces derniers portent de belles bastides, et des terres propices aux céréales, aux arbres fruitiers et à l’élevage.
Le Bergeracois oriental, où la vallée de la Dordogne se rétrécit, qui se distribue entre, au nord-est, les plateaux de l’Alverois (friches, landes, bois, élevage, céréales), à l’est, le pays Lindois (autour de la bastide de Lalinde) et, au sud-est, le pays au Bois de Belvès (partagé entre Périgord noir, Haut-Agenais et Bergeracois).
Bergerac, la ville de Cyrano, meurtrie par les guerres, les destructions et la mort de la batellerie, concentre son charme dans ses quartiers piétonniers. Les jours de marché s’y montrent animés.
Gastronomie
Terre gastronomique, le Bergeracois propose tourins ou tourains (tourin blanchi, tourin au gruyère, tourin à la tomate, tourin de noces…), foie gras (foie gras du Sud-Ouest), confit de canard ou d’oie, cou d’oie ou de canard farci, terrines et pâtés de foie gras (pâté de Périgueux), ballotine de dinde, poule farcie, poule sauce rouilleuse (voir sauce rouilleuse), poulet au verjus, tourtière de poulet aux salsifis, boudin périgourdin, enchaud périgourdin (voir enchaud), hachis de cèpes aux œufs (voir cèpe), brouillades (dont celle à la truffe noire du Périgord), gibiers, poissons de la Dordogne, fruits (dont fraise du Périgord, poire, pomme, prune, noix du Périgord)…
Autres : Vinaigre de vin de Bordeaux, verjus du Périgord, viande de bœuf blond d’Aquitaine, aillet, cabécou du Périgord.
Desserts : tourte ou pain de prunes (voir tourtière), friand et macaron de Bergerac, daudine (pain perdu), crêpe à l’anis, millas1.
1 Gâteau de maïs du Grand Sud-Ouest (de la Saintonge au Midi toulousain en passant par le Limousin, du Périgord au Bordelais en passant par les Landes et le Béarn), salé (avec de la courge) ou sucré (enrichi de pruneau ou de raisins secs)… Voir milhassou au potiron (région Midi-Pyrénées) et millas charentais (région Poitou-Charentes).
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
