Description
Le pain de Beaucaire, court rectangle d’une quinzaine de centimètres de long, trapu et aux bords arrondis, se reconnaît à la fente qui le partage en son milieu. Avec sa croûte fine assez blanche, sa mie très alvéolée, il s’apprécie des deux côtés, languedocien et provençal, du Rhône.
Sa fabrication mêle souvent des farines “oubliées” (par exemple, de la florence aurore et du meunier d’Apt1) avec de la levure, du sel et de l’eau. La pâte, pétrie une vingtaine de minutes, sera laissée ensuite 1 heure à fermenter dans le pétrin, avant son façonnage et le pliage qui lui donne sa forme caractéristique (c’est en levant que la fente apparaît).
Dans l’assiette
Comptant parmi les productions emblématiques de la ville, le pain de Beaucaire accompagne les repas quotidiens.
Un peu d’histoire
Ce pain spécial était déjà fabriqué au XVe siècle par les fourniers (ancêtres des boulangers) de Beaucaire. Cette ville postée sur la rive droite du Bas-Rhône (face à Tarascon, sur l’autre rive) fut, dès le Moyen-Âge, le siège d’une Sénéchaussée, et abrita jusqu’au début du XIXe siècle l’une des plus importantes foires européennes.
Malgré ses évolutions, ce pain a su traverser les âges en gardant son goût (il était, autrefois, réalisé avec un tiers de levure qui lui conférait un goût particulier que la technique actuelle de fermentation et l’emploi de farines anciennes permet de recouvrer en partie) et son apparence.
1 Voir blé meunier d’Apt (à région PACA).
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.