La pêche de la vallée de l'eyrieux

Rhône Alpes, Auvergne et Languedoc Roussillon

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

La production de pêche établie le long de la vallée de l’Eyrieux apporte (avec la pêche de vigne des coteaux du Lyonnais) une riante singularité au sein de la « mer » de pêchers et d’abricotiers de la vallée du Rhône.

Cette pêche de l’Eyrieux (issue d’une centaine de variétés), doit sa spécificité à un micro-climat idéal (ensoleillé, avare en gelée de printemps) et à un savoir-faire en matière de sélection, de greffe et de taille (dite en « parapluie renversé ») qui firent longtemps référence en matière d’arboriculture. La production s’étale de mi-juin à mi-septembre, avec un pic au cœur de l’été.

Fruit de table d’excellence, la pêche de l’Eyrieux se vend sur les marchés de l’Ardèche et de la Drôme. Mais rien ne vaut le plaisir de l’acheter dans l’antre sombre d’un hangar de producteur, où l’on peut faire de « bonnes affaires » (achat de caisses ou de fruits un peu blets pour les compotes ou les tartes) et acheter aussi des jus de fruits.

Les premiers pêchers seraient apparus dans la vallée de l’Eyrieux vers 1830, mais, c’est en 1880 que Jules Meyer décide de planter une variété américaine (l’Amsden) sur son exploitation, à Saint-Laurent-du-Pape. D’autres arboriculteurs de la vallée l’imiteront, suite à la crise du phylloxera ravageant la vigne et au déclin de la sériciculture. Pourtant, à la fin de la Grande Guerre, la production dépasse à peine le demi-millier de tonnes. L’exploitation type, familiale et donc restreinte (1,5 hectares en moyenne) repose alors sur trois variétés importées des Etats-Unis: la Amsden, la May Flower et la Précoce de Hale. Bien vite, le catalogue variétal s’étend : Belle de Chanzy, Aribaud, Guillau, Gaillard-Girard, Président Luizt, Guilloud, Early Elberta… En 1929, la production grimpe à 6 000 tonnes. En 1935, Silas Faugier invente la taille en Y des pêchers qui décuple les rendements (ceux-ci explosent à 8000 tonnes !). Jusqu’aux années 1950, une fièvre de plantation s’empare de la vallée. On plante des pêchers jusqu’aux plateaux et les prix du terrain s’envolent. Mieux, la vallée échappe à l’exode rural ! La renommée de la pêche locale à atteint Paris, qui s’en approvisionne par caissettes. Entre 1950 et 1970, la nectarine (variété à peau lisse et à chair blanche ou jaune, à mi-chemin entre la prune et la pêche) est acclimatée dans la vallée. Entre 1970 et 1990, se produit un nouvel engouement pour la pêche de l’Eyrieux, sur fond de renouvellement variétal et de nouvelles techniques. Au tournant du siècle, une exploitation moyenne dans la vallée couvrait environ 5 hectares (2 à 4 pour les petites, 10 à 13 pour les grandes), gardant ainsi son caractère familial, et la production totale atteignait les 5000 tonnes annuelle.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Vous devez être membre pour pour poster un commentaire. Inscrivez vous ou connectez vous

Les terroirs de pêche de la vallée de l'Eyrieux