Le riz de Camargue

Provence Alpes Côte d'Azur

Aucun commentaire Catégorie : Plante

Description

Terre façonnée par le delta du Rhône et la mer, la Camargue donne un riz particulier de grande qualité. Qu’elle soit à grain rond, moyen, ou long, la céréale jouit ici, en effet, d’un terroir au climat privilégié avec de faibles amplitudes termiques et une luminosité intense sous l’effet bénéfique du mistral.

L’eau, pompée dans le Rhône puis envoyée dans de grands canaux, est distribuée en d’innombrables petits canaux (les porteaux), irriguant ainsi les rizières. Semé de la mi-avril à début mai, dans l’eau ou à sec, la graminée nécessite une attention et des soins constants durant sa croissance. La récolte se déroule de la mi-septembre à la mi-octobre, avec des moissonneuses équipées de chenilles et de batteurs à dents.
La récolte sera séchée, puis stockée, avant son usinage.

Dans l’assiette

Complet, brun (semi-complet), blanchi (totalement séparé de son enveloppe) ou étuvé, le riz camarguais agrémente de nombreux plats provençaux. Il existe aussi un riz rouge fameux.

La riziculture métropolitaine se concentre principalement en Camargue, y jouant un rôle prépondérant : économique, mais aussi écologique en contribuant à la dessalinisation des terres, au maintien des équilibres naturels et à la conservation du paysage. De fait, le riz est l’un des symboles du patrimoine naturel de la Camargue avec les chevaux, les taureaux et les flamants roses.

Un peu d’histoire

Originaire d’Asie méridionale, le riz n’aurait fait son apparition dans le sud de la France qu’à la fin du XIIIe siècle. Du XIV au XVIème siècle, des écrits témoignent de l’extension des rizières en Provence. Cependant, l’essor de la riziculture en Camargue est né des travaux d’endiguement du Rhône (afin de contenir les crues dévastatrices et mettre en place une véritable agriculture) entrepris à partir de 1830, avec la création de la première rizière en 1864. Sans le riz (exigeant une irrigation artificielle en pompant l’eau des Rhônes pour en submerger les terres), la nappe phréatique salée aurait interdit toute autre culture. Grâce aux surfaces plantées en riz a pu s’organiser une rotation des cultures…

A la fin du XIXe siècle, une fois le dessalement effectué, la vigne se mit à remplacer le riz. A la veille du second conflit mondial, le riz ne concernait plus que 250 hectares. Mais, avec les années d’occupation, marquées par la pénurie alimentaire (le trafic maritime avec les colonies étant coupé), le riz camarguais redeviendra un élément essentiel de la nourriture locale. A la suite des mesures d’incitation financières du plan Marshall, la riziculture reprendra une extension considérable, passant à 2 000 hectares cultivés en 1947 à 20 000 hectares en 1951… jusqu’à la crise du riz dans les années 1960 (liée à l’organisation du Marché Commun). Dès la fin des années 1970, un plan de relance fut mis en place.

Aujourd’hui, le riz en Camargue bénéficie d’une indication géographique protégée européenne. La production en riz paddy (non décortiqué) oscille entre 75 000 et près de 100 000 tonnes par an, représentant 1/20e de celle de l’Europe (l’Italie en occupant nettement le premier rang). Le rendement, inférieur à 5,5 tonnes à l’hectare, reste insuffisant.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs du riz de Camargue