L'amande

Corse

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

L’amande tient une place privilégiée parmi les cultures fruitières de Corse, où le petit fruit oléagineux oblong et plat se fond dans le patrimoine gastronomique traditionnel.

La floraison des amanderaies intervient dès le mois de février, parant de tendres couleurs les paysages de Balagne et de l’Ostriconi (au sud du Nebbio). L’amandier, un arbre de la famille des rosacées (comme le pêcher, le pommier et d’autres espèces fruitières), se montre peu exigeant. Sa culture, souvent associée à l’élevage d’ovins pâturant sous ses branches une partie de l’année, se contente de terrains pierreux, réclamant surtout soleil et air sec. Dans les vergers, une taille d’entretien et une petite irrigation à partir du printemps s’avèrent nécessaires. Les principales variétés d’amandes douces cultivées aujourd’hui sur l’île, multipliées par greffage, ont pour noms “feragnès” (au goût fin et sucré), “ferraduel” (la préférée des amateurs) et “lauranne” (de taille plus petite). L’amandon est protégé par la coque, recouverte elle-même de la gove (enveloppe coriace, veloutée au toucher, verte avant maturité, devenant grise). Fin août, la gove s’ouvre et, avec elle, la période de la récolte. Les amandes, accrochées aux branches par la gove, sont gaulées. Rapidement rentrées et étalées au sol pour finir de sécher, elles seront plus tard écalées (on enlève les goves restées accrochées à la coque). En coque, elles se conservent parfaitement d’une année sur l’autre.

Dans l’assiette

Croquantes et délicieuses, les amandes constituent une incroyable source nutritionnelle, avec une richesse en huile (50 %) et en protéines végétales, ainsi qu’en fibres, vitamines et sels minéraux, qui la rendent très énergisante. Plus qu’en fruit de table, frais ou sec, c’est surtout dans la cuisine, dans la pâtisserie et la confiserie que ses utilisations demeurent les plus soutenues. On la consomme aussi sous forme de pâte à tartiner ou en boisson, en alternative au lait de vache.

Un peu d’histoire

Originaire d’Asie occidentale, l’amandier aurait été introduit en Égypte par les Hébreux, et en Europe par les Grecs. Les romains l’appelaient d’ailleurs “noix grecque”. Arrivé dans le Midi au Ve siècle avant J.-C., il s’acclimatera à merveille en Corse aux côtés de l’olivier. Sa floraison précoce, très sensible au gel, trouvera dans la douceur de la Balagne (surnommée le “jardin de la Corse”) sa véritable terre d’élection. Cependant, les plantations anciennes, souvent semées à grand écartement sur les pentes de la Balagne, ont souffert de l’abandon et des incendies, cédant la place au maquis. Comme beaucoup de cultures, l’amandier est descendu sur les terrains accessibles aux tracteurs, généralement des terres de moindre valeur, sauf les plus favorables aux agrumes. En dépit de ces mutations, la Corse reste la première productrice d’amandes de l’Hexagone.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Vous devez être membre pour pour poster un commentaire. Inscrivez vous ou connectez vous

Les terroirs de l'amande