La clémentine de Corse

Corse

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Commercialisée avec la feuille qui en garantit la fraîcheur, la clémentine de Corse se reconnaît à son “cul-vert” associé à une vive couleur orangée. Devenu le porte-drapeau de l’agriculture insulaire, ce fruit est apprécié des consommateurs pour sa facilité d’épluchage, l’absence de pépins et le goût acidulé de sa chair compartimentée en quartiers.

Les vergers de clémentiniers s’étirent sur la plaine orientale, entre Bastia et Solenzara, bénéficiant de conditions géographiques et climatiques idéales : une situation à moins de 15 kilomètres de la mer, sur des terrains acides s’étageant à une altitude inférieure à 300 mètres, soumis à une pluviométrie généreuse… La culture de la clémentine obéit à un cahier des charges très strict qui définit l’aire géographique de production ainsi que les pratiques culturales idoines.

Cette “clémentine de Corse”, qui s’installe dès la fin du mois d’octobre sur les marchés, englobe sous son appellation différentes variétés, notamment la clémentine commune. Celle-ci, récoltée de novembre à début janvier, est la plus produite sur l’Île de Beauté, avec quelque 20 000 tonnes annuelles. Mûri sur l’arbre, c’est un fruit de calibre moyen, de couleur orange avec, en début de saison, un peu de vert à la base du fruit. La clémentine caffin, précoce (récoltée avec feuilles de fin septembre à mi-novembre), la première que l’on trouve sur le marché, se distingue par une couleur orange vif tirant vers le rouge. Comme la clémentine commune, elle a parfois le cul vert (attestant d’une parfaite harmonie sucre-acidité). Il existe d’autres clones moins répandus, dont la clémentine corsica. Toutes ces variétés sont sans pépin, se colorent sur l’arbre et sont cueillis à maturité.

Dans l’assiette

La clémentine de Corse s’affirme comme le fruit de l’hiver, apportant un peu de soleil sur les étals et sur notre table, bourrée de vitamine C et de provitamine A. Très savoureuse, avec ce petit goût acidulé, elle se déguste en fin de repas ou au goûter. Elle se cuisine aussi, ou devient confiture.

Un peu d’histoire

La Corse, terre d’agrumes par excellence (plus de 95 % de la production nationale !), où citrons et oranges se côtoient dans tous les vergers, demeure avant tout celle de la clémentine qui, au cœur de l’hiver, déferle sur les étals du continent.
Ce nouvel agrume (né d’une hybridation naturelle entre une mandarine commune1 et une orange) apparut dans les pépinières du ère Clément (d’où son nom), en Algérie, à la toute fin du XIXe siècle. Son implantation en Corse, grâce à Don Philippe Semidei, date de 1925. Depuis 1959, la Station de Recherche Agronomique INRA-CIRAD de Corse, à San Giuliano, n’a de cesse d’améliorer la sélection de clones de clémentinier et de porte-greffe. Peu à peu, ce fruit a remplacé le cédrat2 comme fruit emblématique de l’île. Dans les années 1990, la production clémentinière locale atteignait les 30 000 tonnes, dans un marché nettement dominé par l’Espagne.

Issue du seul bassin clémentinier national, la clémentine de Corse bénéficie depuis 2007 d’une IGP (Indication Géographique Protégée).

1 Voir mandarine.

2 Voir cédrat de Corse.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de la clémentine de Corse