La lentille blonde de Saint-Flour

Auvergne

Aucun commentaire Catégorie : Légume

Description

Autre appellation : lentille blonde de la Planèze.

Nettement moins connue que sa consœur vellave1, la lentille blonde de Saint-Flour tire sa typicité des sols où elle croît, combinés à un microclimat estival particulier. En effet, les sols de la Planèze, volcaniques et métamorphiques, naturellement riches en éléments minéraux (ne nécessitant donc pas d’apport d’engrais), soumis l’été à une forte insolation, à de faibles précipitations et à des vents desséchants, conviennent parfaitement à cette variété de lentille.

La plante, haute de 25 à 40 centimètres, porte de nombreuses gousses contenant chacune une à deux graines. Semée en avril, elle atteint sa pleine maturité en août. Après récolte, les graines (mini disques plats et renflés, de couleur blonde) sont triées, afin d’éliminer celles défectueuses, ainsi que les éléments minéraux et organiques.

Dans l’assiette

D’une saveur douce et sucrée, au léger parfum de châtaigne, cette lentille blonde se sert en salade ou en accompagnement de viandes, de volaille ou de poisson.

Un peu d’histoire

La Planèze de Saint-Flour, plateau granitique couvert de coulées basaltiques situé de 800 à 1 200 mètres d’altitude, encadré par des barrières montagneuses à l’est et à l’ouest, consacrait ses parties basses à la culture des céréales et des légumineuses (pois et lentilles blondes). En 1784-1785, des écrits mentionnent déjà une production de lentille dans la région de Saint-Flour. Au début du XXe siècle, celle-ci, alors appelée lentille blonde de la Planèze, occupait 1 500 hectares pour une production d’environ 1 200 tonnes par an. Riche en sels minéraux, en protéines et fibres, cette légumineuse, dont une bonne part était exportée, contribuait à l’équilibre alimentaire des populations locales. A son apogée, en 1948, les surfaces consacrées à la lentille approchaient des 2 000 hectares. Mais, dans les années 1960, les agriculteurs s’en détournèrent peu à peu au profit de la production laitière et des cultures fourragères.

En 1997, un groupe d’agriculteurs décida de réintroduire ce produit du terroir oublié. Les premières expérimentations de semis portèrent sur 16 variétés de lentilles blondes, issues des collections de l’INRA. Deux variétés furent finalement retenues : santa et flora. Reste actuellement la variété flora, appréciée pour ses qualités organoleptiques.

Tous les acteurs de la filière œuvrent à la reconnaissance en une Indication Géographique Protégée (IGP) et Label rouge de cette lentille blonde, fêtée lors de la festa del Paîs. Une trentaine de producteurs la cultivent sur plus d’une cinquantaine d’hectares, commercialisant une soixantaine de tonnes chaque année. La zone de culture devrait dépasser la centaine d’hectares à l’horizon 2015.

1 La lentille verte du Puy-en-Velay.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Vous devez être membre pour pour poster un commentaire. Inscrivez vous ou connectez vous

Les terroirs de la lentille blonde de Saint-Flour