La région au nord de Porto-Vecchio constitue la terminaison méridionale de la Plaine orientale, porteuse de riches cultures et de vergers, qui se complète d’un arrière-pays montagneux et une côte littorale découpée et escarpée. A cette région s’associe, plus bas, le vaste plateau calcaire (baptisé, faute de mieux, “Extrême Sud”) formant la pointe méridionale de l’Île de Beauté.
Gastronomie
Produits : poissons (denti, rouget, daurade, loup, mulet1, thon2, anchois3, sardine4… bianquetti5) et crustacés (langouste6, grande araignée de mer6, oursin7), charcuterie (dont prisuttu, figatellu, salamu, panzetta), pâtes sèches ou fraîches (tagliarinis, tagliatelles, spaghettis, lasagnes, raviolis, cannellonis), fruits (clémentine de Corse, mandarine, orange, pomelo, avocat, arbouse, figue8, figue de Barbarie), confitures et gelées (gelée d’arbouse), miel de Corse, myrte.
Quelques spécialités : aziminu, soupe de bianquetti, thon rôti, thon à la bonifacienne, piverunata d’agneau, canistrellu, fugazza.
Boissons spiritueux : jus de fruit, vins de fruit, liqueur de myrte.
La région de Porto-Vecchio, essentiellement granitique, est formée d’une côte découpée de golfes aux eaux bleutées, d’une bande côtière d’altitude moyenne (400 à 500 mètres), où se rencontrent les rares villages et hameaux, enfin d’une zone montagneuse dominée par des crêtes déchiquetées (entre 1 200 à 1 500 mètres), domaines des pâturages, des forêts de résineux et des torrents aux eaux vives.
Le golfe de Porto-Vecchio (8 kilomètres de profondeur sur 2,5 kilomètres de large), ourlé de plages au sable rose, abonde de nacres et d’huîtres sauvages. Son arrière-pays est recouvert d’une vaste forêt de chênes-lièges. Les collines, plantées essentiellement de pins Laricio, s’élèvent progressivement vers le massif de l’Ospédale. Le maquis (bruyères, cistes) cède progressivement la place aux pâturages. Outre le tourisme, l’économie repose sur l’élevage (ovins, caprins, bovins), la culture de l’olivier et de la vigne, ainsi que sur l’industrie du liège.
A l’abri dans son golfe admirable, Porto-Vecchio est une charmante villégiature.
L’Extrême Sud, ou pays et arrière-pays de Bonifacio, est formé par ce plateau de faible altitude aux assises calcaires fragmentées, ponctué de baracconi (abris de pierres sèches). Le sol, très perméable, absorbant les eaux de pluie, a requis de puissants aménagements hydrauliques. Ceux-ci ont permis à l’arboriculture, notamment les oliviers, et à quelques cultures céréalières de s’étendre aux côtés de l’élevage ovin. La côte, découpée de golfes, foisonne de criques sableuses serties de rochers. Un détroit (les Bouches de Bonifacio), large de 12 kilomètres, sépare la Corse de la Sardaigne.
Bonifacio, la plus génoise des cités insulaires, avance ses maisons sur sa presqu’île rocheuse, offrant, avec ces façades surplombant de toute leur hauteur de vertigineuses falaises de craies blanches, l’une des images les plus saisissantes de l’Île de Beauté.
1 Voir à muge (région PACA).
2 Notamment le thon rouge. Voir à thon rouge de Méditerranée (région PACA).
3 Détails sur ce poisson, relativement peu pêché en Corse, à anchois de Collioure (région Languedoc-Roussillon).
4 Voir sardine (région PACA).
5 Voir à bianchettu.
6 Précisions sur ces crustacés : voir langouste et araignée de mer (région Bretagne).
7 Voir à oursin (Bretagne) et à oursin violet (région PACA).
8 Précisions, voir figue (à région Languedoc-Roussillon) et figue de Solliès (région PACA).
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
