Le pays du Verdon

Entre le Bassin méditerranéen et les prémices alpins, le pays du Verdon forme un vaste triangle délimité par la Durance, l’Asse, la route Napoléon, le Grand Plan de Canjuers, le lac de Sainte-Croix et le cours du Verdon jusqu’au confluent de la Durance. Une vingtaine de micro-régions naturelles s’y juxtaposent, lignes de crêtes pelées, parfois déchiquetées, failles creusées dans les calcaires marneux ou gréseux, vallées, plateaux boisés ou cultivés…

Géologiquement, deux grandes unités s’opposent : à l’ouest, les larges espaces (entaillés de combes) du plateau de Valensole et, à l’est, le début de l’arc subalpin des Préalpes calcaires du sud, au relief tourmenté. Cette mosaïque, positionnée sur le département des Alpes de Haute-Provence, grapille sa bordure méridionale au département du Var. Le climat y est rigoureux : épais manteau neigeux l’hiver, brouillards printaniers et automnaux, orages brutaux, basses températures jusqu’en avril. Les vents du nord-ouest (mistral, tramontane), s’ils dégagent le ciel, abaissent les températures, alors que ceux de l’est et de l’ouest les radoucissent, mais amènent des pluies. La richesse hydrologique (sources) est entretenue par les forêts de feuillards (saules, peupliers, aulnes, ormes, frênes, au fond des vallées, puis noisetiers, genêts, chênes verts, hêtres, plus haut pinèdes, buis) qui retiennent l’humidité. Le pays du Verdon collectionne les curiosités naturelles spectaculaires et les villages conservent de fabuleux vestiges historiques… Profusion et diversité caractérisent autant la flore (méditerranéenne et alpestre) que la faune (sanglier, chevreuil, marmotte, lapin, écureuil, aigle, corneille, pie, perdrix… qu’orchestrent le rossignol, le geai, le merle… le criquet, dans une nuée d’abeilles et de sauterelles).

Gastronomie

Productions : viande d’agneau (voir agneau de Sisteron) et de chevreau de lait, charcuterie, gibier (sanglier, lièvre, grive), escargots, poissons (truite, chevesne, perche, brochet), champignons (morille, pied de mouton, bolet, cèpe, lactaire, truffe noire de Provence), poivre d’âne (fromage de chèvre ou vache, aromatisé d’herbes), pomme des Alpes de Haute-Durance, poire, amande de Provence, olive, miels de lavande, toutes fleurs, gelée royale (voir miel de Provence), fougasse, croquants au miel ou aux amandes¹, calissons, nougat blanc et nougat noir. Huile d’olive, herbes de Provence (thym, romarin, sauge, sariette), lavande et ses dérivés…
Quelques spécialités : daube de sanglier, civet de lièvre, daube provençale…

Le plateau de Valensole, entre la vallée de la moyenne Durance et les escarpements des Préalpes de Digne et de Castellane, de la Bléone au bas Verdon, incline son vaste plan (de 1 100 mètres à l’est à 550 mètres à l’ouest), que gravissent des routes en lacet par des gorges boisées (pins, chênes). Une société minée par l’exode rural revit grâce au tourisme. L’été, ce monde de silence déroule à perte de vue des champs de céréales (blé, soja) et de lavandin où se dressent les troncs torves et noircis d’amandiers.
Valensole est une petite cité bâtie en amphithéatre sur le rebord du plateau, que domine la tour massive de l’église flanquée de son clocheton.

Les Préalpes de Castellane orientent du nord-ouest au sud-est leurs chaînons calcaires que coupent transversallement des torrents. Une végétation luxuriante s’étage jusqu’à des sommets, parfois rocailleux.
Sur la rive droite du Verdon, Castellane, minuscule sous-préfecture écrasée par un roc de 170 mètres, est un lieu de séjour vivifiant et le point de départ vers les grandioses gorges du Verdon.

¹ Voir à casse-dents.