La Champagne berrichonne

Centre

Chateauroux
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Au centre du Berry, la Champagne berrichonne s’ouvre en une suite de plateaux calcaires découverts, rompus par quelques bois, au relief à peine ondulé, où règne la culture céréalière.

Bordée par une ceinture boisée, cette contrée plate (culminant à 223 mètres au dôme de Brion) et immense (une centaine de kilomètres séparant la vallée de la Loire, au nord-est, de celle de l’Indre, au sud-ouest), peu peuplée, est la seconde productrice française de céréales après la Beauce. Destinant, jadis, ses sols secs à l’élevage du mouton, le pays s’est radicalement transformé grâce au progrès (engrais, irrigation, matériel agricole mécanisé) devenant cette terre opulente où croissent les céréales (blé, orge), mais aussi les oléagineux (colza, tournesol).
Cependant, la Champagne berrichonne ne se résume pas à un gigantesque désert céréalier, sillonné de routes nationales aux lignes droites interminables, car s’y glissent des vallées verdoyantes aux coteaux viticoles, ainsi qu’un patrimoine roman de première importance.

Trois villes principales partagent leur influence sur ces espaces placés sous l’administration des départements de l’Indre et du Cher : au sud-ouest, Châteauroux, au centre, Issoudun, et, sur la moitié orientale, Bourges, l’agglomération la plus peuplée et la capitale du Berry.

Gastronomie

Produits du terroir : légumes (dont citrouille, sucrine du Berry, pomme de terre, lentille verte du Berry…) et fruits (pomme, poire, cerise, griotte), charcuterie (dont andouille de Déols, andouillette), gibier (caille des blés, lapin…), volailles (dont la rare poule noire du Berry), fromages de chèvre (crottin de Chavignol, levroux, graçay, berrichou… selles-sur-cher), miel du Berry.

Spécialités : soupes d’oseille, d’ortie, de potiron, de citrouille, de poireau et de pomme de terre… pâté berrichon, potée berrichonne, paupiettes au bouillon, tête de veau berrichonne, langue de bœuf (en sauce ou en gratin), épaule de mouton farcie, rognon de mouton à la mode de Bourges (sauté au beurre, déglacé au vin rouge, avec garniture de lardons, petits oignons et champignons), carré d’agneau aux girolles, poulet en barbouille, canard aux oignons, pintade au reuilly, anguille grillée à la berrichonne, filets de carpe au vin rouge, galette aux pommes de terre, citrouillat, tourte berrichonne (voir à truffiat), crème de lentilles vertes du Berry, œuf à la couille d’âne1, tourte au fromage de chèvre. Et : salade à l’huile de noix, lentilles vertes en salade, truffiau de Graçay (un friand de pâte feuilletée dorée aux pommes de terre), fromagée, flan aux poireaux de Vatan…

Desserts : poirat, sanciau, croquet du Berry (dont croquet de Chârost), mia aux cerises (ou millat, sorte de clafoutis berrichon aux guignes, spécialité notamment de Levroux), beugnons, poire au vin. Egalement : massepain d’Issoudun, pain d’épices, épices sèches (gâteaux à l’anis de la région de Bourges), tarte aux pruneaux, p’tit tanneur (gâteau sec de Levroux).

Douceurs : forestine de Bourges, pralines, châtaigne berrichonne (en bonbon).

Boissons et spiritueux : sirops2, bière (à Bourges et à Issoudun), marc.

1 Ou en couille d’âne, ou encore à la berrichonne, préparés avec des échalotes et un vin rouge berrichon (voir œuf en meurette à région Bourgogne).

2 Les sirops Monin, à Bourges. Depuis 1925, la célèbre Maison fabrique des sirops, s’attachant à restituer tous les arômes naturels des fruits, des fleurs et des épices. La gamme dépasse les 60 parfums.

La région de Châteauroux, traversée par la vallée de l’Indre, continue les vastes étendues céréalières de la Champagne berrichonne et introduit aux bocages et aux forêts de la Brenne et du Boischaut.
Châteauroux, capitale du Bas-Berry, préfecture de l’Indre, est une ville fleurie, marquée après la dernière guerre mondiale par la présence militaire américaine, et qui abrite de nombreuses entreprises industrielles de renom.

La champagne d’Issoudun étend ses platitudes calcaires et céréalières, nues et monotones, auxquelles apportent quelques nuances les coteaux de la Théols et de l’Arnon, où se maintiennent les terrains de pacage à moutons et la vigne. Cette champagne est délimitée par les pays boisés que sont le Boischaut et la Gâtine de Valençay, la Sologne.
Issoudun, tranquille sous-préfecture, aux vieilles rues bordées de belles demeures rappelant son statut d’ancienne ville royale, accueille un marché et des foires fréquentées.

La champagne de Bourges, plus boisée que la champagne d’Issoudun, dont elle se trouve séparée par la vallée du Cher et son cortège de bois et de forêts, reste, néanmoins, le domaine des cultures céréalières et oléagineuses.
Bourges, et sa prodigieuse cathédrale gothique dominant l’horizon et concentrant autour d’elle les ruelles médiévales bordées de maisons à pans de bois, est une ville commerçante, très festive, à l’image de son célèbre festival de la chanson.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Les spécialitiés de la Champagne berrichonne

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Les producteurs de la Champagne berrichonne

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Les bonnes adresses de la Champagne berrichonne

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