Description
Le mouton solognot, un animal de taille moyenne, à la tête fine découverte, à la peau châtain et à la toison bise, est de nos jours relégué à des “missions” de défrichage, bien que sa laine et sa viande soient valorisées localement.
Bien adapté aux sols pauvres et humides de Sologne, cet ovin (d’un poids moyen de 60 kilos pour la brebis et de 85 kilos pour le bélier) pouvait être élevé dehors à longueur d’année, valorisant ainsi la chiche végétation des sous-bois. De surcroît, la brebis solognote fait montre d’excellentes qualités maternelles et peut agneler aussi bien précocement que tardivement (jusqu’à 10 ans).
Dans l’assiette
Sa viande réputée, d’un goût assez particulier qui la rapprocherait du chevreuil, est commercialisée sous la marque « agneau de race solognote ».
Un peu d’histoire
Cette race, très anciennement implantée en Sologne, prendra son essor à la Renaissance grâce au commerce de la laine, principale source de revenu pour les paysans solognots jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les ventes de laine s’effectuaient surtout vers les draperies de Romorantin qui fournissaient l’armée française, tandis que les agneaux partaient pour l’engraissement vers les riches régions voisines. La mise en valeur de la Sologne, grâce aux travaux de drainage, de marnage, de reboisement et de voirie, fera chuter la surface des terrains alloués aux ovins. Dans l’entre-deux-guerres, le déclin du cheptel s’amplifie, l’économie du pays se tournant vers la chasse. Pendant la dernière guerre, une reprise de l’élevage intervient, puis, à la fin des années 1960, un programme de sauvegarde de la race est mis en œuvre. De nos jours, le cheptel de brebis compte 3 000 têtes environ contre… 300 000, à son apogée, vers 1850 !
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
