La fraise parisienne

Île de France

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Le pays du Hurepoix, au sud de Paris, concentre l’essentiel de la production fraisière d’Île-de-France. Celle-ci ne compte pas moins de quatre appellations : la fraise de Marcoussis et la fraise de Linas (toutes deux aux abords de la vallée de l’Orge), la fraise de la vallée de la Bièvre et la fraise de la vallée de l’Yvette.

Mais, les temps ont bien changé et, seules quelques fermes poursuivent cette production, hier pourtant emblématique. Les vallées de l’Yvette et de la Bièvre attirent les citadins en mal de nature qui viennent souvent cueillir les fraises eux-mêmes, tandis que la vallée de l’Orge se consacre à une production surtout professionnelle. La culture se pratique de façon intensive, sous serres ou en plein champ, selon diverses techniques.

Si la fraise de Marcoussis est la plus connue, grâce à la manifestation populaire qui la célèbre chaque mois de mai (il existe aussi une fête des fraises à Bièvres), chacune de ces fraises parisiennes n’a d’autre spécificité que son lieu de production. Il s’agit de plusieurs variétés, joliment rondes, charnues et rouges.

Au XIXe siècle, la fraise parisienne jouissait d’une réputation mondiale, autant pour sa qualité que pour les volumes produits. Au XVIIIe siècle, la variété originelle, la Fragaria vesca de Linné (la fraise des bois), se verra détrônée par une fraise de gros calibre venue d’Amérique. Mais cette variété ne s’accommodant pas au climat francilien, les maraîchers en revinrent à la fraise des bois, l’améliorèrent pour créer la fraise de Montreuil. Sa culture s’intensifia jusqu’au milieu du XIXe, s’étendant autour de la Capitale, à Bagnolet, Châtillon, Sceaux… gagnant le Hurepoix, Montlhéry, Palaiseau… Jusqu’au XXe siècle, la production s’étalait sur l’année entière, les variétés tardives succédant aux précoces. Parallèlement, une fraise venue du Midi détrônera peu à peu la fraise montreuillaise, comme d’autres variétés développées, la Belle de Meaux ou la Meudonnaise.

Depuis les années 60 et 70, le coût de la main-d’œuvre et du ramassage (1 hectare planté en fraisiers peut produire une trentaine de tonnes de fruits), la difficulté de trouver un personnel qualifié pour une tâche difficile, lié au développement des transports, ont permis à la fraise méridionale d’envahir le marché de Rungis et de truster la plupart des stands des commerçants. Et puis, il y a aussi la fraise espagnole, celle du Maroc…

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de fraise parisienne