Caviar de chocolat 360g

A la Reine Astrid

Son nom pourrait faire croire aux non initiés que le chocolatier « à la Reine Astrid » est d'origine belge. Il n'en est rien. A un détail près qui a donné à cette maison ses premières lettres de noblesse. En 1935, au cour des années folles, mademoiselle Fernande Gobert, fille d'un maître chocolatier renommé installé à Lille au début du siècle, quitte les brumes du Nord pour les paillettes de la capitale et ouvre, au 33 rue Washington, un magasin de chocolats où elle vend les délices fabriqués par son père. La même année, la très populaire Reine Astrid, princesse venue de Suède pour épouser Léopold III, meurt dans accident d'automobile. La nouvelle attriste le monde entier... et notre chère mademoiselle Gobert. Groupie avant même que le mot existe, elle vouait à la reine des Belges une admiration dévouée. A tel point qu'elle n'hésite pas à écrire une lettre vibrante à la cour de Belgique pour demander l'autorisation de donner le nom de la reine vénérée à sa boutique de chocolats nouvellement ouverte. Ce qui lui sera accordé par le protocole, à la condition exclusive que ses produits soient d'une qualité et d'une exigence dignes de son nom. C'est ainsi que la chocolaterie de mademoiselle Gobert fait son entrée dans le monde sous des auspices couronnés. Forte d'un succès immédiat - ses chocolats sont réputés pour leur extrême qualité - elle ne tarde pas à ouvrir une seconde boutique à Deauville. Sucettes au caramel enrobé, négus onctueux, trianons fondants ou caprices à la praline... grâce à ses spécialités gourmandes très appréciées des connaisseurs, « à la Reine Astrid » devient le rendez-vous des figures de la vie parisienne en villégiature. Dévouée à sa clientèle et très fine commerçante, mademoiselle Gobert reste ouverte tard dans la nuit. Jusqu'à cette heure où les joueurs impénitents et autres noctambules sortent du casino et viennent fêter leurs conquêtes ou se consoler de leurs gains évaporés en dégustant ses bouchées gourmandes. En 1975, Mademoiselle Gobert qui souhaite se retirer avec ses souvenirs, cède ses magasins à une autre demoiselle. Au grand désespoir des habitués qui se retrouveront dans la petite boutique de la rue Washington, mademoiselle Grandjean ferme la boutique de Deauville. Sans pour autant trahir le code d'exigence qui a valu «à la Reine Astrid » sa réputation d'excellence, et qui va lui permettre d'ouvrir ses frontières. Dans les années 80, la notoriété de la maison dépasse le cadre de la capitale. De Tokyo à New York, la rumeur s'amplifie, et déjà les cars de touristes japonais font une escale dans la petite échoppe rococo, petit palais du chocolat, qui fête son presque centenaire cette année. En 1998, c'est au tour de mademoiselle Grandjean de se retirer, non sans avoir passé le flambeau à Geneviève Salmon qu'elle a élue pour écrire le prochain chapitre de cette histoire de « à la Reine Astrid » où se mêlent, à composants égaux, passion et tradition. Femme d'entreprise gourmande aux ambitions exigeantes, Geneviève Salmon cherchait une maison dont la réputation n'était plus à faire, qui avait un passé, une clientèle haut de gamme et qui offrait un potentiel important pour appliquer ses convictions et développer à l'international un concept de chocolatier traditionnel dont la qualité des produits et leur présentation restaient l'ingrédient essentiel. Après une année d'observation aux côtés de l'ancienne propriétaire, Geneviève Salmon s'est attelée à réaliser ses objectifs, au détail près. Si la gamme de chocolat qui a ses habitués - pour certains depuis plusieurs générations - n'avait nul besoin d'être changée, les boîtes ont été rhabillées de corail, couleur référence des années 30. Rigide et nouées d'un ruban de coton, elles sont dotées d'un « menu » où sont décrits les 60 chocolats et leur particularité et les adresses où les commander. D'autres produits autour du monde gourmand du chocolat sont à l'étude et seront lancés régulièrement pour séduire les amateurs et autres consommateurs en quête de douceurs. La société qui a racheté la marque est la Sté Bellevue et Compagnie