Le raisin de table de Clermont-l'Hérault

Languedoc Roussillon

Aucun commentaire Catégorie : Fruit

Description

Clermont l’Hérault et sa région demeurent une zone traditionnelle de production de raisin de table, même si celle-ci a considérablement décru en moins d’un demi-siècle.

Le chasselas1, variété de raisin blanc aux petits grains dorés et sucrés, et le muscat de Hambourg restent les variétés les plus cultivées localement. Les terroirs (argilo-calcaires) de cette basse vallée de l’Hérault, coincés entre les massifs de l’Espinouse et du Caroux, à l’ouest, les Grands Causses (Larzac) et les Cévennes, au nord, les Garrigues à l’est et au sud, bénéficient de ce fait d’un micro-climat chaud favorable à cette culture. La récolte s’effectue d’août à septembre.

Dans l’assiette

Ce raisin de table reste un véritable ravissement des papilles pour ceux qui ont le privilège de le déguster : seul, ou bien en salade de fruits, en confiture, ou en garniture de la fameuse caille aux raisins. Les grappes les moins jolies se destineront, elles, au jus de raisin.

Un peu d’histoire

Clermont-l’Hérault, localité proche de la basse vallée de l’Hérault, postée aux confins des région biterroise, montpelliéraine et lodévoise, fut la capitale du raisin de table français de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, avant de devenir une cité oléicole et viticole.

Au début du XXe siècle, la filière, bien organisée, comptait de nombreux producteurs s’appuyant sur un réseau de distribution dynamique. En 1930 apparut le premier marché aux raisins à Clermont, bénéficiant d’une gare de marchandises importante et relayé, bientôt, par d’autres marchés : à Gignac, Saint-Pargoire, Le Pouget, Vendémian. En 1937, un syndicat de raisins de table fut créé, avec pour mission de garantir la qualité de la production. En 1960, celle-ci s’élevait à 40 000 tonnes par an, fournissant du travail à près de 400 personnes. Le déclin se manifesta dans les années 1970, du fait des importations italiennes et espagnoles notamment, ainsi que du changement de goût du consommateur, plus friand de gros grains de type italia, alors que la région clermontoise privilégiait les petits grains du chasselas. En même temps, le développement de la madeleine de Clermont, au goût médiocre, fit perdre son image qualitative au raisin de table local.

Désormais, les producteurs de raisin de table dans la région de Clermont-l’Hérault se comptent sur les doigts des deux mains, et encore, ils le cultivent en tant que culture d’appoint. Cependant, les deux appellations sur le chasselas et le muscat de Hambourg mises en place, permettant de mettre à disposition du consommateur des produits de terroir, cultivés dans le respect de la tradition, laissent augurer de jours meilleurs…

1 Voir chasselas de Moissac (région Midi-Pyrénées).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs du raisin de table de Clermont-l'Hérault