Description
D’un calibre relativement modeste sous sa peau brune fripée, l’olive noire de Nyons possède une chair ferme à la saveur fruitée, teintée d’une infime amertume, qui fait le délice des amateurs.
Les olives (variété « tanche ») se doivent d’être cueillies à même l’arbre à totale maturité, et donc noires et ridées, de novembre à janvier. La récolte, le plus souvent familiale, s’effectue au moyen d’un « peigne ». Les olives d’un gros calibre, destinées à la dégustation, sont mises à tremper dans le sel pour au moins six mois, avant d’être rincées et égouttées, puis arrosées d’huile d’olive. Les plus petits calibres (moins de 14 millimètres) convergeront, eux, vers le pressoir (huile d’olive de Nyons).
Délicieuse à l’apéritif, cette olive au gros noyau se déguste également en tapenade (le « caviar provençal », une purée d’olives aromatisée aux herbes et aux câpres ; voir région PACA).
Si les archives n’attestent d‘une production d’huile d’olive à Nyons qu’au XIVe siècle, tout laisse à penser que l’introduction des oliviers en Provence (probablement par les Grecs) date au moins du début de notre ère. Dans des temps plus récents, l’oliveraie baronniarde fut gravement endommagée par le gel à deux reprises : en 1789 et en 1956. Au début du XIX siècle, l’oliveraie de Nyons avait déjà perdu un tiers de sa surface, au profit des vergers d’arbres fruitiers.
Depuis une quarantaine d’années, l’olive a su reconquérir nombre de ces espaces, puisque la région nyonsaise compterait à l’heure actuelle 220 000 oliviers sur 2 300 hectares pour une production annuelle s’établissant autour des 400 tonnes d’olives et 200 tonnes d’huile d’olive. Les tanches des Baronnies et du Nyonsais bénéficient d’une AOC (Appellation d‘Origine Contrôlée) depuis 1994.
Créée au milieu des années 1960, la Confrérie des Chevaliers de l’olivier veille à maintenir la qualité de ce produit, organisant des manifestations, des dégustations et des concours. Le dimanche précédant le 14 juillet, les Olivades de Nyons drainent ainsi un large public.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
