La limonade Lorina

Lorraine

Aucun commentaire Catégorie : Boisson

Description

La Lorina est une limonade artisanale, transparente et citronnée dans sa version initiale, pimpante de couleurs vives dans ses autres arômes (raisin, rose, etc.), servie dans une jolie bouteille.

Sa fabrication débute par l’élaboration du sirop, avec du sucre et de l’essence de citron, ainsi qu’un rien d’acide citrique ; d’autres arômes et des colorants s’y ajoutent dans le cas des limonades colorées. L’eau de source, puisée dans le sous-sol gréseux du piémont vosgien, est ensuite gazéifiée à l’aide de gaz carbonique. Lors de l’embouteillage, sirop et eau pétillante sont mélangés. Remplie, la bouteille en verre transparent de 75 centilitres est alors obstruée par un bouchon de porcelaine, rattachée à un mécanisme d’ouverture en fer blanc.

Dans l’assiette

Pétillante et rafraîchissante, la limonade Lorina se déguste nature, ou avec de la bière pour faire un panaché.

Un peu d’histoire

La limonade (de l’ancien français limon, “citron”) nous vient d’Italie, d’où elle se diffusera au cours de la première moitié du XVIIe siècle. Cette boisson, au départ non gazeuse, était distribuée par des limonadiers (ancêtres des “cafetiers”) qui la fabriquaient eux-mêmes avec du jus de citron. L’épidémie de choléra qui frappa Paris en 1832 favorisera l’essor des boissons gazeuses, jugées moins dangereuses sur le plan microbiologique. C’est ainsi que la limonade se para de ces petites bulles amusantes et rafraîchissantes qu’on lui connaît… A la fin du XIXe siècle, la France comptait plus de cent mille limonadiers qui débitaient notamment cette boisson, plébiscitée par les pouvoirs publics dans leur lutte contre l’alcoolisme.

C’est dans ce contexte favorable qu’en 1895 (année de naissance du cinéma et alors que la Lorraine se trouvait sous l’occupation allemande), Victor Geyer s’installa à Munster, petit village au nord-est du Saulnois. Il creusa un puits pour y récupérer l’eau de source filtrée par le grès des Vosges et la conditionner dans des bouteilles ressemblant à celles du champagne avec un bouchon en liège sécurisé par un fil de fer. Après la Seconde Guerre mondiale, la limonade Geyer pris le nom de “Lorina”, laissant deviner son attachement à sa région d’origine.

En 1996, Jean-Pierre Barjon reprendra la fabrique de limonade. Soixante-dix personnes y travaillent et plus de la moitié du chiffre d’affaire se fait à l’export. Les nouveaux arômes et les couleurs vives sont particulièrement appréciés par les Américains, qui dédaignent la limonade transparente.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de la limonade Lorina