La noire du Velay

Rhône Alpes et Auvergne

Aucun commentaire Catégorie : Viande

Description

La brebis noire du Velay est une race ovine remarquable pour ses qualités maternelles qui doit son appellation à sa peau noire aux reflets ardoisés et à sa laine noire-brunâtre.

D’un gabarit moyen, pesant entre 50 et 70 kilos (les béliers pouvant approcher les 100 kilos), cette brebis se caractérise par un agnelage précoce et relativement prolifique (bisannuel). Les agnelles peuvent ainsi être mises à la reproduction dès l’âge de 7 mois. D’autre part, leur saison de reproduction, très peu marquée, leur permet de se reproduire toute l’année sans intervention humaine (les béliers étant laissés constamment dans le troupeau). Ce « désaisonnement » permet des naissances à contre-saison, lorsque le marché est porteur. Bonne laitière, de surcroît, cette brebis favorise au mieux la croissance de ses agneaux. Ces derniers (résultant souvent de croisement avec des béliers d’autres races aux aptitudes bouchères supérieures) fournissent une viande de premier choix. Les agneaux ainsi produits sont sevrés vers 2 mois, et le plus souvent engraissés en bergerie (notamment ceux nés à l’approche de l’hiver).

Dans l’assiette

La viande de ces agneaux, délicieuse et goûteuse, tendre et raffinée, se marie à merveille avec une autre production vellave : la lentille verte du Puy.

Un peu d’histoire

Cette brebis noire, parfaitement adaptée au climat rude du plateau volcanique vellave, valorise ainsi des surfaces peu productives et d’accès malaisé. Elle se rencontre, bien sûr, dans le Velay et les pays qui l’encadrent (Livradois, Brivadois, Margeride, Haut-Vivarais et Boutières, Forez), mais aussi plus loin, dans le Bas-Languedoc et même jusqu’en Savoie et dans le Jura, où certains éleveurs l’ont “importée”.

Les origines de cette race ovine, comptant parmi les plus anciennes connues, pourraient se situer au Moyen-Orient. Il y a un ou deux millénaires avant notre ère, elle semble avoir été introduite dans le Massif central par des peuplades celtiques. Peu affectée par le vaste plan de mérinisation du cheptel français, sous Napoléon Ier, elle se verra désignée, vers 1914, comme race ovine des plateaux volcaniques du Velay. Cette rusticité lui vaudra de quasi disparaître au début de XXe siècle, supplantée par des races mieux conformées. D’abord appelée “noire des Bains” (du nom d’une localité proche du Puy, où fut créé, en 1931, un syndicat d’élevage visant à améliorer la race et à fixer son standard), sa dénomination passera à “Noire du Velay” en 1950. Depuis 1972, des travaux d’amélioration de la race sont menés par les éleveurs, contribuant ainsi à son expansion.

Cette brebis reste fortement ancrée dans la culture populaire du Velay, comme en témoignent des festivités qui la mettent à l’honneur, telles la Néira des Volcans d’Allègre (chaque début août, à Allègre) et Lou Pastre dé la Néigre (en mai, au Monastier-sur-Gazeille).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de la noire du Velay