Le Mâconnais

Bourgogne et Rhône Alpes

vendanges devant la roche de Solutré
vendanges devant la roche de Solutré - CDT 71 / Troncy Michel www.bourgogne-du-sud.com

À l’extrémité sud-est de la Bourgogne, le Mâconnais, terre de vignobles jalonnée d’églises romanes fleuries de sculptures, de châteaux, de villages chantant la pierre calcaire dorée et d’admirables belvédères naturels, allonge des paysages agrestes (où la forêt reste omniprésente) des monts du Beaujolais au sud à la plaine chalonnaise au nord. Ultime pli montagneux de Bourgogne, cette étroite échine cristalline et sédimentaire (marnes et calcaires) culminant à 758 mètres, aux versants dissymétriques, est constituée de trois alignements principaux pris entre la dépression de la Grosne (Clunisois) et la plaine de la Saône.

Le climat continental du pays se nuance d’influences méridionales et de microclimats qui, alliés à la diversité des sols, offrent une flore variée, ainsi qu’un large éventail agricole (céréales, fourrage, élevage bovin et caprin). Les pentes vineuses des monts du Mâconnais produisent de grands crus. Jusqu’à mi-pente, les ceps s’alignent en rangées méticuleuses. Au-delà, forêts, cultures et pâturages reprennent leurs droits.

L’étroite plaine alluviale de la Saône (zone de transit intense), alanguie en bordure de la rivière qui la sépare de la Bresse, ondule à mesure que l’on s’éloigne vers l’ouest, porte maïs, blé, tournesol, prairies d’élevage (bovins). Au nord, le pays de Tournus réalise la transition entre Mâconnais, Chalonnais et Bresse.

Exhalant déjà un parfum méridional, Mâcon, aux rues piétonnes où il fait bon flâner, étire ses maisons aux toits de tuiles rondes le long des quais nonchalants de la Saône. Deux fois moins éloignée de Lyon (67 kilomètres) que de Dijon, la préfecture de la Saône-et-Loire, tout en restant un centre de négoce du vin, est une ville administrative, commerçante et industrielle.

Gastronomie

Gougère, oeuf en meurette, viande de bœuf charolais (tournedos à la mâconnaise), andouillette, jambon persillé de Bourgogne, jambonneau au mâcon, viande de mouton charollais, coq au vin, truites à la mâconnaise, meurette mâconnaise (anguille au vin rouge), pôchouse mâconnaise (voir à pôchouse), petite friture du Val de Saône, écrevisses à la Mâcon, escargots à la moelle de bœuf (sur leur berceau de champignons), escargots à la bourguignonne (voir escargot de Bourgogne), fromage fort (chèvre sec, mâcon blanc, bouillon de poireaux, vieux marc), bouton de culotte (ou cabrion de Mâcon), mâconnais (ou chèvreton) et claquebitou.

Condiment : Vinaigre de vin de Bourgogne. Fruits (dont cassis de Bourgogne, framboise…).

Pâtisseries : gaufrette mâconnaise, idéal mâconnais (gâteau à base de meringues fourrées de crème au beurre). Douceurs : graviers de la Saône, bouchon mâconnais (chocolat au marc de bourgogne), escargot en chocolat.

Spiritueux : marc de bourgogne, fine de bourgogne, ratafia de bourgogne.

Le Clunisois (ou Clunysois), englobant le fossé de la Grosne qui le sépare des monts du Mâconnais, forme une petite entité, s’arrondissant de lourdes croupes cristallines (atteignant 600 mètres) au sud, alignant des chaînons calcaires au nord. Jadis viticole, cette zone montueuse et boisée se consacre aux prairies d’élevage (bœufs charolais, mais aussi chèvres, chevaux, porcs, volailles) et aux cultures (oléagineux, oignons, fruits rouges). La densité et la qualité du patrimoine monumental, lié à la proximité de Cluny, se fondent dans une nature pleine de grâce, balisée de sentiers : pigeonniers, croix routières, murets de pierres sèches, fermes en pierres calcaires ocrées.

Le Clunisois a recouvré son rayonnement spirituel grâce aux rassemblements de Taizé. Cluny en est le centre commercial. Ici, s’élevait la plus grande église de la chrétienté (l’abbaye bénédictine de Cluny, fondée en 910, connaîtra un rayonnement prodigieux).

Le pays de Tournus (ou Tournugeois), réconciliant le Mâconnais viticole avec le Clunisois pastoral, avance (nord-sud) des lignes parallèles de collines entre lesquelles s’intercalent des vallées. De larges toits recouvrent les maisons de pierre à pigeonnier, couvrant l’escalier, la grange et même les dépendances. L’exploitation des carrières de pierre de taille resta longtemps la grande spécialité de Tournus et de son pays. Sur la rive droite de la Saône, la ville est le premier clin d’œil du Midi en arrivant de Chalon.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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