La vache-qui-rit

Bourgogne, Franche Comté et Rhône Alpes

Aucun commentaire Catégorie : Produit laitier

Description

On ne présente plus la vache-qui-rit, pur produit du marketing publicitaire, qui participe à notre imaginaire collectif depuis des générations. Quel Français, en effet, ne conserve pas dans les annales de sa mémoire quelques tartines de vache-qui-rit, confectionnées par maman pour le goûter, ou bien accrochées à des parties de pêche ou à des pique-niques improvisés sur le bord de la route ?

La fameuse boîte ronde à une ou deux plaques de douze portions triangulaires (enfermées dans un papier d’argent avec sa languette rouge et l’étiquette à la vache malicieuse dessinée par Benjamin Rabier, sans oublier l’obligatoire image auto-collante) a su traverser le temps. Il faut reconnaître que ce produit possède un goût lacté et une texture onctueuse et gluante toujours aussi surprenante. La composition intègre à des pâtes à fromages de vache, pressées et cuites, de la poudre et des protéines de lait, du lactose, du beurre, des sels de fonte et du sel de cuisine.

La vache-qui-rit, avec le babybel, le banania, ou le petit beurre Lu, est l’archétype du produit alimentaire industriel français inaltérable qui défie les modes. On oublie que notre vache nationale rigolarde aux boucles d’oreilles répétant le logo puise son inspiration en Suisse, où fut développée, en 1911, par Walter Gerber et Fritz Stetter, une fabrication de fromage fondu à base d’emmental. Celle-ci, introduite par la famille Graf, qui ouvre, à Dole, en 1917, un atelier de fabrication, connaîtra un énorme succès, faisant des émules dont Bel.

Héritiers de la fromagerie fondée (en 1865, à Orgelet) par leur père, Jules, Léon et son frère Émile avaient créé, en 1897, une fromagerie à Lons-le-Saunier. En 1921, Léon Bel commence la fabrication du fromage fondu dans des bâtiments rue de l’Aubépin (actuelle rue Richebourg), lançant la marque Vache-qui-Rit et fondant l’année suivante la société anonyme Fromageries Bel. En 1926, une nouvelle usine presque entièrement automatisée voit le jour, capable de fondre 20 tonnes de fromage quotidiennement. En 1996, l’usine produit 20 000 tonnes de fromage fondu (Vache qui Rit et Apéricube) presque entièrement destiné à l’exportation. Six cents personnes y travaillent vers 1945, 450 en 1954, 600 en 1961, 350 en 1996. La société Bel, leader du fromage fondu (elle produit aussi le Kiri) et troisième groupe fromager français, possède des unités de production sur les cinq continents. La production mondiale de vache-qui-rit s’établirait autour de 40 000 tonnes annuelles.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs de vache-qui-rit