Les Hautes Vosges lorraines

Lorraine et Franche Comté

photo L.Hego Office de tourisme de Gérardmer-Xonrupt
photo L.Hego Office de tourisme de Gérardmer-Xonrupt - Gérardmer et le lac

Les Hautes Vosges lorraines occupent le versant occidental du massif montagneux vosgien, le versant oriental appartenant à l’Alsace. Ce versant lorrain des Vosges se caractérise par un relief aux formes douces et arrondies, façonnées par les glaciers du quaternaire, s’étageant de 600 à 1 400 mètres en plateaux inclinés doucement vers l’ouest jusqu’à une ligne de hauteurs régulières en forme de ballons à l’est. Les sols cristallins, imperméables et acides, d’où s’échappent une multitude de sources cascadantes et soumis à un climat pluvieux, neigeux et froid, conviennent mieux aux herbages (voués à l’élevage des bovins) et aux sapins qu’aux cultures. Les villages se concentrent dans les vallées. Néanmoins, il faut distinguer trois grands ensembles : à l’est, les hautes crêtes (frontière avec l’Alsace), au climat particulièrement rigoureux, où les surfaces dénudées des Hautes Chaumes, aujourd’hui gagnées par une végétation broussaillante, étaient autrefois le domaine de l’élevage; à l’ouest, le rebord occidental du massif vosgien (hêtraies-sapinières, landes, tourbières et faignes, prairies) retombant en un vaste plateau à peine incliné, surmonté de buttes gréseuses et entaillé de rivières, qui bénéficie d’un climat moins rude ; enfin, au nord, le bassin de Saint-Dié, qui constitue une entité à part.

L’agriculture de la montagne vosgienne, mise en oeuvre le plus souvent par des exploitations de taille modeste, est axée sur un élevage laitier de type herbager. Avec l’exploitation du bois, du granit, l’industrie textile, la confection, ont longtemps été les moteurs de l’économie locale. Désormais, ce sont les activités liées au tourisme qui ont pris le relais. L’été, cette montagne à dimension humaine fait le bonheur des randonneurs et des amateurs de patrimoine naturel, tandis que les lacs et cours d’eau innombrables comblent les pêcheurs. L’hiver, les stations de ski attirent un public également épris d’authenticité.

Gastronomie

Produits : charcuterie vosgienne (poitrine fumée, palette de porc fumée, jambon de montagne au foin, fuseau lorrain, saucisse fumée, saucisse à tartiner1, quenelle de foie et quenelle de moelle, fromage de tête… foie gras), viande bovine (dont celle issue de race vosgienne), poissons des rivières et des lacs dont truite des Vosges (matelote de truite, pâté de truite), perche, brochet2… escargots, légumes (dont pomme de terre de Lorraine), champignons et fruits sauvages (airelle, myrtille, mûre, framboise), fruits (myrtille, mirabelle de Lorraine, quetsche de Lorraine), fromages (munster-géromé, bargkass3). Egalement : confitures (dont confiture de myrtille, confiture de mirabelles, confiture de quetsche), miel de sapin des Vosges.

Parmi les spécialités : potée vosgienne (voir potée lorraine), quiche lorraine (dite aussi “quiche au lard”), pâté lorrain, jambon au foin, tarte vosgienne, truite au bleu4, truite au lard, omelette lorraine, tarte à l’oignon1, toffailles1, beignets râpés, roncin, pissenlits à la chaude meurotte (voir à pissenlit), salade vosgienne…

Desserts : tarte de meugé (voir tarte au maugin), beignet et tarte aux brimbelles, tarte aux mirabelles, pain d’anis de Gérardmer, nonnette de Remiremont et loriquette de Remiremont, vaute aux cerises (crêpe épaisse), brioche tressée5, pain gallu.

Douceurs : bourgeon de sapin des Vosges, résine des Vosges, glaçon des Vosges, bonbon au miel, briquette de Lorraine… bonbon à la bergamote (voir à bergamote de Nancy).

Boissons et spiritueux : sirop de bourgeon de sapin, bière de Lorraine, bonhomme (apéritif de Saint-Dié, de la crème de myrtille au vin blanc), eau-de-vie de mirabelle, eau-de-vie de framboise, petits crus vosgiens (jus fermentés de fruits et de fleurs dont pissenlit) et liqueurs de fruits (myrtille, alise, baie de houx, d’églantier, gentiane, pomme, mirabelle, quetsche… liqueur de mirabelle).

Le bassin de Saint-Dié, incrusté au coeur des Hautes Vosges, forme une dépression semi-montagneuse creusée dans les grès dont l’altitude se situe de 350 à 500 mètres. D’un climat relativement clément, il consacre le quart de sa surface agricole aux cultures (fourrages, quelques céréales), le reste revenant à l’élevage dans un cadre semi-bocager où l’herbe et l’arbre sont associés.
Saint-Dié-des-Vosges, sous-préfecture commerçante des Vosges postée à égale distance de Nancy et de Strasbourg, fière d’être la cité où le Nouveau Monde fut baptisé “America”, garde les stigmates d’une destruction massive lors du dernier conflit mondial, suivie d’une reconstruction austère et quelque peu anarchique.

1 Saucisse à tartiner, toffailles (voir à roïgabrageldi) et tarte à l’oignon, consulter à région Alsace.

2 Précisions sur ce poisson, voir à brochet d’Alsace (région Alsace) et à brochet de la Dombes (Rhône-Alpes).

3 Voir barikas à région Alsace.

4 Truite au bleu, voir à région Alsace.

5 Similaire à la brioche tressée d’Alsace (voir à région Alsace).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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