Le Val d'Anjou

Le Val d’Anjou (dit la « Grande Vallée ») passe comme l’archétype de la vallée ligérienne par son ampleur exceptionnelle, pouvant atteindre dix kilomètres de largeur, et par sa douceur climatique qui a favorisé depuis des siècles sa vocation agricole, viticole, horticole et maraîchère. Il se compose d’un Val d’Anjou « angevin », au nord, sur la rive droite, aux faibles reliefs marqués par une bordure forestière quasi continue, et d’un Val d’Anjou « saumurois », au sud, sur la rive gauche, bordée de coteaux et d’abrupts de calcaire tuffeau (voir Saumurois).

Le Val d’Anjou qui nous intéresse ici, s’étirant des portes d’Angers à Bourgueil (en Touraine), est composé de zones humides, inondables et faiblement peuplées. Autrefois domaine du bocage et de l’élevage, il est devenu aujourd’hui celui du maïs et de la peupleraie. Les routes qui longent le fleuve se montrent fort pittoresques. Tantôt elles le côtoient au plus près, tantôt elles s’en éloignent. Pour le fleuve, désormais gonflé de ses affluents majeurs, c’est l’épanouissement. Malgré la couverture végétale générée par la présence des îles et des boires, il peut être contemplé dans toute sa largeur, qui atteint parfois 700 à 800 mètres. C’est dans la Grande Vallée que la dissymétrie entre les deux rives du fleuve apparaît la plus nette.

Au nord, en parallèle de cette Loire majestueuse dont elle a su se protéger derrière une grande levée, la vallée de l’Authion étend jusqu’à Bourgueil une bande fertile de 80 kilomètres de long et de 50000 hectares, rythmée de pépinières et de champs céréaliers, de bosquets d’arbres, de haies bocagères et de peupleraies. Le Val d’Authion s’impose ainsi comme l’un des principaux pôles horticoles français avec ses centaines exploitations produisant arbres, semences, fleurs (roses), mais aussi légumes : échalote d’Anjou, melon galia, artichauts, asperge d’Anjou¹, oignon de Mazé, carotte…

A l’ouest d’Angers, le Val d’Anjou se heurte brutalement aux roches dures du massif armoricain : le Béconnais (région de Bécon-les-Granits) se soulève ainsi de vallonnements sauvages, domaines du bocage et des bois, où l’élevage s’impose (bœuf Maine-Anjou). La Loire angevine (des Ponts-de-Cé à Ingrandes) est plus encaissée. Au nord d’Angers, le pays des Trois-Rivières offre une campagne bocagère, baignée par la Sarthe, le Loir et la Mayenne.

Angers, réputée pour sa cuisine et ses liqueurs (cointreau, guignolet, crème de cassis d’Anjou, menthe-pastille), est une ville très agréable avec ses maisons aux toits d’ardoises, aux murs de granit et ses amples avenues.

Gastronomie

La « douceur angevine » chantée par Du Bellay s’y exprime au travers d’une cuisine du terroir raffinée : gogue angevine, rillaud, cul de veau à l’angevine, poularde à l’angevine, oie rôtie ou farcie (oie farcie aux marrons), pigeonneau d’Anjou rôti (ou braisé, ou laqué), bouilleture de la Loire, lamproie marine, alose farcie à l’oseille, saumon de Loire à l’oseille, friture de la Loire (voir à région Centre), artichauts farcis à l’angevine, oseille à l’angevine (oseille fondue à la béchamel avec lardons et œufs durs), fruits (poire doyenné du comice, pomme, prune). Les desserts traduisent la proverbiale douceur de vivre angevine : crémet d’Anjou, caillebotte angevine, bijane aux fraises, pâté aux prunes angevin, soupe de fruits frais, pêches de vigne au vin, poires Belle Angevine au vin rouge, tarte aux fraises, gratin de pêches et de fruits rouges meringué, crêpe angevine (garnie de pommes et parfumée au Cointreau), soufflé au Cointreau… Friandises : chocolats au Cointreau, quernon d’ardoise, pavés d’Anjou (pâtes de fruit au Cointreau), confitures. Marc d’Anjou, eau-de-vie de poire.

¹ L’asperge est une culture traditionnelle de l’Anjou. Les zones de production se répartissent entre le Baugeois, le Val d’Anjou et le Saumurois. Les producteurs choisissent des variétés d’asperges vertes, mais aussi d’asperges blanches. Généralités sur l’asperge, histoire, consulter région Centre.