Le rochefortais

Poitou Charentes

La ville de Rochefort encerclée par un méandre de la Charente
La ville de Rochefort encerclée par un méandre de la Charente -

Le Pays rochefortais se déploie de part et d’autre des terres hautes du val de Charente, associant les étranges horizons du marais de Rochefort, au nord, et ceux du marais de Brouage, au sud. Transition géographique entre la mer et la terre, transition historique entre l’Aunis et la Saintonge, cette région discrète ne retiendrait guère les flux touristiques si elle ne disposait de trois fleurons de notre patrimoine : l’ancien port de guerre ensablé de Brouage, la Corderie Royale de Rochefort et l’île d’Aix, associée au séjour de Napoléon Ier, empereur déchu.

Le marais de Rochefort est surnommé la « Petite Flandre », du fait de son assèchement au XVIIe siècle par des ingénieurs Hollandais. Ses planes étendues (herbages, élevage), interrompues par des canaux, des fossés et coupées d’anciennes îles aux falaises encore visibles, évoquent les marais desséchés du Marais poitevin.
Le marais de Brouage, recouvert lui-aussi à l’origine par l’ancien golfe de Saintonge, d’où émergeait un archipel d’îles et d’îlots, constituait jusqu’au XVIIIe siècle une zone importante de marais salants. S’y distinguent aujourd’hui : les marais gâts (quasi désertiques) et les prés-salés. Ces derniers, parcourus de canaux, vivent de l’élevage intensif du bétail donnant un beurre et un lait savoureux pour les bovins et une viande délicate pour les ovins.

Ce territoire rochefortais ne manque pas de beauté, ni d’exotisme, à l’instar de sa capitale, ville au passé militaire, étalée dans un méandre de la Charente. Rochefort a su gommer son image austère de ville de garnison pour offrir le visage riant de son damier de rues paisibles ou commerçantes aux claires façades.

Les spécialités locales se partagent elle-aussi entre celles accommodant les produits des eaux : criste-marine1, moule de bouchot et huître, palourde, casserons sautés, raiteaux en friture, chaudrée (dite ici « à la fourrasine »), éclade et mouclade, coques (ou « sourdons » en patois charentais), sauce de lavignons, céteau, civelle, mulet (muge au four), maigre, bar, sardine, anguille, et celles accommodant les produits de la terre : soupe à la fève, daube saintongeaise, tripes à la saintongeaise (tripes à l’angoumoise), gigot de pré-salé (agneau de Poitou-Charentes), civet d’Aunis (gigouri), fricassées de volaille dont jaud au pineau, sauce aux lumas (petits-gris), pain de porée, melon charentais, mogette de Pont l’Abbé-Arnoult (mogette), beurre « Charentes-Poitou ».

Les desserts ne sont pas en reste : caillebotte, lait caillé amandé, jonchée, millas charentais, galette de Beurlay (galette charentaise), douzane. On retrouve bien-sûr l’un des deux alcool locaux majeurs, le Pineau des Charentes.

1 Plante sauvage, connue aussi sous le nom de perce-pierre et souvent confondue avec la salicorne, que l’on ramasse pour la conserver dans des bocaux de vinaigre et que l’on utilise comme un cornichon.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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