Le Nivernais

Centre et Bourgogne

pont de Cosne-sur-Loire
pont de Cosne-sur-Loire - Robert Durand Ot Cosne

Quadrilatère démesuré allant du massif du Morvan à la vallée de la Loire et de la Puisaye à la Sologne bourbonnaise, le Nivernais assemble des paysages composites, succession de plateaux et de dépressions compartimentés par des cuestas, souvent guidées par des failles nord/sud. Les dépressions marneuses, aux sols lourds, copieusement arrosés, s’imposent comme le domaine de l’élevage et des grosses fermes (à cour ouverte) où musardent entre les coteaux ruisseaux et rivières : petit pays des Amognes (églises romanes, hauteurs boisées),vaux de Montenoison, Bazois (voir description ci-après).

Le bocage est cloisonné par les larges mailles des haies vives. Au sud-ouest, entre Loire et Allier, verdoient de planes espaces bocagers consacrés aux bœufs charolais, aux bourgs rares, truffés de fermes opulentes, gentilhommières, châteaux au milieu de domaines étendus, alors que la partie orientale, plus sableuse, supporte landes, bois et étangs. À l’extrême sud, la frange septentrionale de la Sologne bourbonnaise et le pays de Fours étalent des platitudes sableuses peu fertiles et miroitantes d’étangs, où alternent forêts, landes, prés, cultures.

De manière générale, si les herbages couvrent les deux tiers des surfaces du Nivernais, de giboyeux plateaux forestiers, culminant à 452 mètres, déploient leur sombre parure de chênes, hêtres, aux sous-bois de fougères : forêts des Amognes, des Bertranges, de Guérigny, de Prémery, de Bellary, de Charnouveau, massif de Saint-Saulge… Aux marges occidentales, la plaine alluviale du Val de Loire nivernais, basse région ourlée de collines, où alternent vergers et prairies dans les fonds et vignobles (celui, prestigieux, de Pouilly-sur-Loire) au bas des coteaux, prend un charme poétique sur les grèves blondes de la Loire, semée d’îles, de verdiaux… Plein nord, enfin, le Haut Nivernais étend ses plateaux calcaires céréaliers…

Traversée du nord-est au sud-est par le canal du Nivernais, baignée par le val de Nièvre, la Loire, l’Allier et leurs affluents, toute cette campagne nivernaise aux souples collines propose les subtils attraits de la ruralité. La randonnée pédestre ou équestre, le cyclotourisme, la pêche (truite fario, ombre, brochet, carpe, sandre, tanche, brème, perche), le ramassage des champignons, permettent d’entrer en contact avec une flore et une faune diversifiées.

Bâtie sur le plateau et sur le versant de la rive droite de la Loire, au confluent de la Nièvre, Nevers reste célèbre pour ses faïences. La capitale nivernaise renferme un patrimoine varié où les styles architecturaux roman, gothique et Renaissance se côtoient. Val de Loire nivernais : villes commerçantes, au riche patrimoine, de La Charité-sur-Loire et de Cosne-sur-Loire.

Gastronomie

Productions et spécialités : soupe nivernaise, viande de bœuf charolais (bœuf bourguignon, pièce de charolais à la crème et aux morilles, côtes de veau à la nivernaise, potée bourguignonne…), saupiquet (jambon à la crème des Amognes), jambon persillé de Bourgogne, andouillette de Clamecy, langues de mouton à la nivernaise, terrines, foie gras de canard et d’oie, jault (poulet) des Amognes au sang, dindonneau en daube, pâtés en croûte, œuf en meurette, pâté aux « treuffes » (pommes de terre), brioche aux griaudes, carpe à la nivernaise, sandre de la Loire, saumon de Loire au pouilly-fumé, friture (gardon, goujon, ablette), gibier, escargot de Bourgogne, carottes à la nivernaise, petits pois à la nivernaise (crémés), laitues à la nivernaise (cuites et crémées), crottin de Chavignol1 (vers Pouilly), pain d’épices, croquets aux amandes (dont croquets de Donzy), flamusse aux pommes, crapiau aux pommes, nougatine de Nevers, négus et abyssin, cerisettes de Cosne-sur-Loire, charitois, galettes massepinées de Decize, épices croquantes de Prémery, confitures.

Boissons et spiritueux : ratafia.

Le Bazois : modeste territoire au sud-est du Nivernais et en lisière du Morvan, aux limites indécises, il ondule en une plaine (dégagée dans les marnes liasiques) bocagère, associant culture et élevage sur de vastes exploitations (100 à 200 ha et plus). Seconde patrie des bœufs blancs charolais, ce bas pays verdoyant et paisible, aux grosses fermes chapeautées de toits de tuiles rouges, aux forêts bien représentées, est recherché des pêcheurs pour ses rivières tordues de méandres (Aron, Canne).
Petite capitale du Bazois, Châtillon est un bourg commerçant sur la route de Nevers à Château-Chinon. Les spécialités locales : galette de grillaude (porc), saucisson, confits d’oie et cous farcis, fromages de chèvre et de vache fermiers, confitures, miel, biscuits à la cuiller, brioches, croquets du Bazois, pain d’épice, noisettes du Bazois (bonbons). Liqueurs de myrtille et de mûre.

Le Haut Nivernais : contrairement au bocage nivernais (où l’habitat est semi-groupé) et au sud-Nivernais (totalement dispersé), il présente un habitat groupé (fermes, maisons aux pierres ocres, couvertes de tuiles plates), alors que règnent les cultures et l’openfield. Cependant, les herbages réapparaissent à la faveur d’une vallée, d’une faille. Le Donziais (autour de Donzy) occidental oppose ses onduleux plateaux céréaliers (tournesol, blé, orge, maïs), ponctués de rares bois, d’arbres esseulés, laissant de gras labours rougeâtres à la fin de l’été, à sa partie orientale, couverte de forêts ombreuses, sillonnées de routes au bitume mauve encadrées de fougères et s’éclaircissant parfois de clairières (cultures, élevage des bœufs charolais et des moutons). Plus accidentés, les Vaux d’Yonne, autour de Clamecy et de Tannay, forment de douces et souples collines où paissent d’imperturbables troupeaux de bovins.
Petite sous-préfecture de la Nièvre, Clamecy étire la géométrie tourmentée de ses ruelles qui s’assoupissent au pied de la collégiale. Chaque été, des joutes nautiques perpétuent le souvenir de trois siècles de flottage de bois (pour approvisionner Paris en bois de chauffage).

1 Crottin de Chavignol : voir région Centre.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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