Le Livradois

Rhône Alpes et Auvergne

La Chaise Dieu
La Chaise Dieu - www.parc-livradois-forez.org

Entre la Limagne et la vallée de la Dore, le Livradois juxtapose de lourdes croupes et des plateaux granitiques à forte couverture forestière, coupés de dépressions.

Le Bas Livradois (Saint-Dier, Cunlhat), vit d’une polyculture évoquant celle de la Limagne voisine. Quelques affleurements volcaniques peuvent y être observés. Dans le Haut Livradois (culminant à 1 210 mètres à Notre-Dame-de-Mons) d’obsédantes forêts (sapins, chênes, bouleaux, hêtres) et des landes enserrent de frais pâturages et des parcelles agricoles. À l’est de la vallée de la Dore et du bassin d’Ambert, la longue échine granitique des monts du Forez est pour moitié auvergnate. Plein sud, le plateau de la Chaise-Dieu et, à l’extrême nord, le verdoyant et humide Thiernois flanqué des Bois Noirs prolongent le Livradois.

Le parc naturel régional Livradois-Forez reprend cette mosaïque, tentant d’insuffler une impulsion à ces zones, jadis très industrielles, minées par l’exode rural. Les sols pentus, maigres, acides, pénalisés par la tradition polyculturale, n’encouragent guère l’économie laitière. Les maisons de granite se transforment en résidences secondaires. La « route des Métiers » est le biais rêvé pour s’imprégner de cette reposante contrée où Henri Pourrat a puisé son inspiration.

Gastronomie

Cochonnailles (jambon sec d’Auvergne, saucisson sec et saucisse sèche d’Auvergne, rosette1, jésus1, saucisse de chou, lard), foie gras, confit d’oie et de canard, abats (tripoux d’Auvergne), gibier, poissons des rivières (truites, goujons, vairons…), champignons (morille, cèpe, girolle, mousseron…), fromages (fourme d’Ambert, fourme de Montbrison2, galette de la Chaise-Dieu, chèvreton3, lavort), brezou (pain de seigle), framboises sauvages, myrtilles.

Quelques spécialités : petit salé aux lentilles, quiche auvergnate à la fourme d’Ambert, rapoutet (plat de la région de Thiers, comparable à la potée auvergnate), petite friture (friture de vairons), omelette aux girolles, salade auvergnate…

Desserts : pompe aux myrtilles ou aux poires (voir pompe aux pommes), milliard (voir à milliard aux cerises). Douceurs : pâtes de fruits d’Auvergne.

Boissons : eau minérale de Châteldon, jus de fruits fermiers.

L’Ambertois, à l’est du horst du Livradois, a pour unité ce petit bassin (dit fossé d’Ambert, bloc effondré sur 20 kilomètres de long et 4 kilomètres de large renfermant des marnes sableuses) encastré dans les monts du Forez et ceux du Livradois et que la route nationale fend en une longue ligne droite. L’autorail touristique d’Ambert à Courpière dévoile sous un angle inédit cette portion méandreuse de la vallée de la Dore dominée par les monts du Livradois et la montagne forézienne. Au sud, le pays d’Arlanc confine au Velay.
Ambert, petite capitale du Livradois, conserve son atmosphère d’autrefois le long des rues étroites et tortueuses de la vieille ville.

Le pays de la Chaise-Dieu ferme la plaine d’Ambert de ses lourds plateaux dépeuplés tapissés de pins et de sapins. Havre de paix, prodiguant un air vivifiant, il incite aux loisirs naturels.
La Chaise-Dieu est célèbre pour sa massive abbatiale et son festival de musique.

Les monts du Forez, à l’est du Livradois, culminant à Pierre-sur-Haute, alternent prés et bois de hêtres ou de sapins. Quelques jasseries où l’on fabriquait la fourme ont survécu, mais beaucoup de ces annexes de ferme durant l’estive (bâties en moellons de granite, coiffées d’un toit de chaume dont l’une des deux pentes s’incline jusqu’au sol) sont abandonnées (notamment dans les Hautes-Chaumes). Sur les pentes, les sapinières remplacent les pelouses d’alpage.

Le Thiernois, zone intermédiaire entre la montagne (charnière des Bois Noirs et des monts du Forez) et la plaine (Limagne), est constitué de blocs isolés, d’affleurements rocheux que recouvre un épais manteau forestier (hêtres, sapins). Peu homogène du fait de ses contrastes, le pays Bitord hésite dans ses contours.
Thiers, capitale de la coutellerie, étagée sur les dernier gradins des monts du Forez au-dessus de la Durolle, est une étape privilégiée du tourisme industriel et de l’art contemporain.

Les Bois Noirs, massif au nord-est du Thiernois, point de jonction de deux régions administratives (Auvergne et Rhône-Alpes), trois départements (Allier, Puy-de-Dôme, Loire), trois pays (Montagne bourbonnaise, Roannais et Thiernois), constitue l’extrémité septentrionale des monts du Forez. Culminant au Puy de Montoncel (1 287 mètres), les Bois Noirs doivent leur nom aux compactes sapinières qui les couvrent entre lesquelles se glissent des vues étendues sur les plaines de la Limagne et du Roannais. Véritable château d’eau, cette montagne reçoit d’abondantes précipitations qu’elle emmagasine grâce à sa couverture forestière et à ses terrains tourbeux. La flore y est particulièrement remarquable. De nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux y vivent. Ces bois sont exploités par les villages périphériques depuis le milieu du Moyen Âge.

1 Voir à jésus (un gros saucisson ovoïde) et à rosette de Lyon (région Rhône-Alpes).

2 Voir fourme de Montbrison à région Rhône-Alpes.

3 Analogue à la brique du Forez (région Rhône-Alpes).

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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