Le Lauragais

Midi Pyrénées et Languedoc Roussillon

un paysage du Lauragais
un paysage du Lauragais - http://www.la-garrigue.com

Ancien pays de Cocagne1, le Lauragais présente de longues ondulations de collines basses encerclant des dépressions, s’étirant du sud-est au nord-ouest, le long du Canal du Midi, des confins de Bram à Castanet-Tolosan, et du nord-est au sud-ouest, de la rive gauche de l’Agout à la « gouttière garonnaise » (ses affluents, Ariège, Lèze, Vixège, Hers…).

Pays de cultures, balayé par le vent d’Autan, le Lauragais n’est ni plus ni moins qu’un terrefort, avec ses sols lourds, céréaliers, constitués de molasse caillouteuse déchirée de bancs calcaires. Toutefois, certaines variances se détachent, épousant peu ou prou les malencontreuses limites administratives des trois départements, la Haute-Garonne, l’Aude et le Tarn, qui se le partagent, brisant sa cohésion naturelle.

Si agriculture et tourisme vert ne riment pas forcément, l’on sera surpris ici par la qualité du patrimoine exposant sous un angle attrayant ces monotones ondulations agricoles. Et la fraîcheur nostalgique du Canal du Midi, ou encore les cités de Villefranche, Lavaur, Castelnaudary ou Verfeuil semblent comme autant de haltes heureuses.

Au centre et au nord-ouest, le Lauragais garonnais, parfois qualifié de « Lauragais toulousain », comprend notamment le terrefort de Caraman, la plaine de Villefranche, le terrefort de Nailloux ainsi que le Vaurais, ancien diocèse situé entre Lavaur et Verfeuil. Le Terrefort ariégeois (voir plus bas) s’y rattacherait également. Grande région céréalière (blé, sorgho, orge, maïs, seigle, mais aussi oléagineux), aux vastes exploitations, les rendements pâtissent des techniques de labourage parfois inappropriées et de l’irrigation intempestive. Villefranche-de-Lauragais est la capitale du Lauragais garonnais.

Plein nord, jusqu’à la vallée de l’Agout, le Lauragais tarnais ressemble davantage au Castrais et à l’Albigeois, par son relief vallonné, parsemé de hauteurs ne dépassant pas 200 mètres, et ses petites exploitations privilégiant la polyculture et l’élevage (veaux, ovins, volailles, avec de grands centres de la viande comme Lavaur ou Puylaurens). Le Lauragais albigeois, le Terrefort tarnais, la plaine de Revel, les coteaux et collines de Saint-Félix constituent ses principaux éléments géographiques.
Lavaur en est la capitale.

Au sud-ouest, le Terrefort ariégeois occupe le cône supérieur du vaste triangle dessiné par la Garonne et l’Ariège, qui confluent en amont de la périphérie toulousaine. Un espace qu’il partage avec le Volvestre, les pays de la Lèze et de l’Arize, le Pédaguès. Ce terroir, étendu de part et d’autre de la vallée de la Lèze, présente de fortes similitudes avec son voisin du Lauragais, bien que plus arrosé du fait de la proximité des Pyrénées. Purement agricoles, ces collines sont peu peuplées, même si l’extension de la banlieue sud de Toulouse génère des zones pavillonnaires. On trouve quelques bois, avec notamment des châtaigniers.
Auterive est la ville principale.

Au sud-est, le Lauragais audois se rétrécit entre les contreforts de la Montagne Noire, la pénéplaine du Cabardès et les collines désolées de la Piège et du nord-Razès. Composé principalement de la plaine de Castelnaudary, son relief général est plus heurté. Quelques zones maraîchères (tomate, melon, asperge, salade) complètent la production des céréales.
Castelnaudary, bastide médiévale, en est la plaisante capitale.

Au sud du Lauragais audois, entre la plaine de Castelnaudary et la vallée de l’Hers, la Piège étend ses terres, faites de collines striées de calcaire, jadis ingrates et livrées à la lande. Désormais, on y rencontre d’assez jolies forêts, où croît le chêne vert, et des paysages plus riants du côté du Belpech. La culture du maïs et du tournesol, annonçant le Lauragais, semble s’être adaptée à ces sols minces, exposés à la sécheresse.
Belpech, au confluent de l’Hers et de la Vixiège, est la capitale.

Gastronomie

Produits du terroir et spécialités : charcuterie (dont bougnette, boudin galabart), cassoulet (dont cassoulet de Castelnaudary), manouls de Villefranche-de-Lauragais, daube de mouton, volailles grasses (canard mulard et oie grise de Toulouse fournissant magrets, confits2, gésiers, cous farcis, fritons, alicuit, également chapon gras, poulet, pigeon du Lauragais), poissons des rivières (friture de goujons et de vairons), escargots, ail rose de Lautrec (aillade toulousaine), aïgo boulido, soupe à la citrouille, soupe de fèves, légumes et primeurs (dont asperge), champignons (cèpes en daube), fruits (pomme, poire, cerise, noix, amande), millas, huile de noix (à Revel).

Pâtisseries et desserts : croustade aux pommes, mesturet, pumpet (région de Soual), navette (navette Albigeoise), curbelet, alléluia de Castelnaudary, pescajoune, coque de Pâques, oreillette (voir région Languedoc-Roussillon).

Douceurs: cassoulet en bonbon de Castelnaudary.

Liqueurs.

1 En raison des « coques » dont on extrayait la précieuse teinture bleue du pastel, plante tinctoriale qui, à la Renaissance, fit la fortune du triangle Albi-Toulouse-Carcassonne.

2 Confit d’oie ou de canard, cou d’oie farci traités en région Aquitaine.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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