Le Cortenais

Corse

Corte
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Cœur géographique de la Corse, le Cortenais s’établit sur deux bassins aux amples terrasses (jadis totalement vouées à l’agriculture) que chevauchent de puissants reliefs : au nord, le bassin de Ponte-Leccia-Francardo, drainé par la moyenne vallée du Golo (le plus long fleuve de l’île), au sud, le bassin de Corte, drainé par le Tavignano auquel se joint la Restonica.

Chênaies, pinèdes, quelques châtaigniers, piqués de luzernières ou de champs d’orge, se fondent tantôt dans un opaque maquis, tantôt dans des landes de parcours pour ovins et caprins, où s’effacent les anciennes murettes de pierres sèches des terrasses agricoles. Le Cortenais se complète du Vénacais tout au sud, ainsi que de deux hautes vallées de la Corse granitiques : à l’ouest, le Niolo et, au nord-ouest, la Caccia.

Unis par leur position centrale, Cortenais, Vénacais, Niolo et Caccia ont pour dénominateur commun le pastoralisme (chèvres, brebis), ainsi que l’exploitation forestière. Cette vaste région, propice à la randonnée et à l’escalade, riche en forêts goboyeuses, est dominée par des montagnes grandioses et multiplie les beautés naturelles (lacs d’altitude, torrents poissonneux, cascades, cirque rocheux).

Corte, ancienne capitale culturelle et historique de l’île, est la seule agglomération notable du centre de l’île. Ses escaliers, placettes, rues étroites et multiples restaurants en font une villégiature authentique.

Gastronomie

Produits : charcuterie (prisuttu, valetta, coppa et lonzu, figatellu, salamu, sangui, panzetta), viande de cabri et d’agneau de lait, viande de veau (dont de broutard appellé “manzu”), gibier (sanglier), poissons (truite), champignons, pâtes sèches ou fraîches (tagliarinis, tagliatelles, spaghettis, lasagnes, raviolis, cannellonis), fromages (brocciu, niolo, venaco et muntanacciu, bleu de Corse), fruits (dont châtaigne corse, arbouse), confitures et gelées (gelée d’arbouse). Egalement : miel de l’Asco (voir miel de Corse), myrte, farine de châtaigne corse.

Parmi les spécialités : minestra, tarte aux herbes, chausson aux légumes, storzapretti, piverunata. Également : pain à la châtaigne, pulenda, spécialités au brocciu : omelette au brocciu et à la menthe, ravioli au brocciu, courgettes farcies au brocciu, beignet au brocciu, falculella.

Desserts : fiadone, panzarottu, gâteau à la châtaigne, flan à la châtaigne, canistrellu, nougat, marron glacé, campanella.

Boissons et spiritueux : liqueur de myrte.

Le Vénacais, s’étendant de Corte au col de Vizzavona, drainé par le Vecchio (affluent du Tavignano), prend l’aspect d’un vaste cirque tourné vers l’est. L’activité première demeure le pastoralisme, comme en témoignent les abris de bergers parsemant le maquis et les landes de parcours, sillonnées par un lacis de chemins et sentiers. Herbages et magnifiques boisements (châtaigniers, hêtres, pins Laricio, sapins en altitude) entourent des hameaux et villages typiques adossés aux escarpements granitiques. L’agriculture se cantonne à quelques arpents de vigne et aux jardins familiaux. Cette région tire son nom de la bourgade de Vénaco, connue pour sa foire aux fromages.

La Caccia, conque étroite drainée par la vallée de l’Asco, encadrée par les plus hautes montagnes de l’île (dont le Monte Cinto, culminant à 2 706 mètres), se divise en trois tronçons : la haute vallée de l’Asco, dominée par des sommets à plus de deux mille mètres, creusée dans les roches cristallines, au climat alpin (neige persistante, très forte pluviométrie) ; les gorges de l’Asco, taillées profondément dans les granits, sur lesquels s’accroche une maigre végétation (genévriers); enfin, la basse vallée de l’Asco, plaine alluviale de cailloutis, peu arrosée, où croît un maquis odorant (ciste, lentisque). Royaume du silence, des troupeaux et de leurs bergers, du pin Laricio et du chêne, du maquis et des rochers abrupts… Paysages d’une rare sauvagerie aux traditions enfouies.
Asco, centre d’alpinisme, est le seul village véritablement habité.

Le Niolo, cuvette longue d’une vingtaine de kilomètres sur la moitié de large, formée par le bassin supérieur du Golo, constitue un plateau herbeux à 800 mètres d’altitude ceint de hautes montagnes. Au nord, la chaîne du Monte Cinto le sépare de la vallée de l’Asco. A l’ouest, il est délimité par le col de Vergio, et à l’est, par la Scala di Santa Régina. Domaine des moutons et des chèvres, l’on y fabrique le célébre brocciu. L’exploitation forestière est la seconde ressource (la forêt couvrant la moitié des surfaces). Enclavé dans son cirque montagneux, le Niolo émeut par sa sauvagerie et son authenticité. Le parc naturel régional veille sur ces paysages sculptés par des générations de Niolins de murets qui soutenaient des terrasses cultivées porteuses, autrefois, de céréales, vergers, vignobles… Paradis des pêcheurs à truite et des randonneurs, le Niolo est un ravissement permanent. En septembre, sa capitale, Calacuccia, est le centre de la manifestation folklorique la plus populaire de l’île.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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