La Montagne bourbonnaise fonde son originalité sur sa population et sur son histoire. Cette zone de moyenne montagne (s’étageant de 400 à 1 300 mètres d’altitude) aux cîmes arrondies surplombant les multiples vallées affluentes de la Besbre et du Sichon, couverte d’une forêt de hêtres et de chênes assombrie par les reboisements en conifères, s’égaye de pâturages entrecoupés de haies, derrière lesquelles paissent moutons et bœufs blancs charolais. La haute vallée de la Besbre partage en deux son socle granitique fracturé, recouvert par endroits de sédiments primaires ou de terrains volcaniques et s’abaissant en gradins successifs vers les plaines du Bourbonnais : à l’ouest, les reliefs restent en général modestes, tandis qu’à l’est, vers les monts de la Madeleine et au sud, vers les Bois Noirs, les hauteurs se relèvent énergiquement. Brumeuse, arrosée de pluies printannières, brièvement enneigée l’hiver, en un mot, rude aux yeux des habitants des plaines, la Montagne bourbonnaise conserve des traditions encore chaudes (fêtes patronales, veillées-châtaignes) et un artisanat vivace.
Le Mayet-de-Montagne, bourg le plus important, a, de tout temps, été un point stratégique et le lieu de rencontre des gens de cette petite contrée reposante et dépeuplée.
Gastronomie
Produits campagnards : charcuterie (jambon), viande de bœuf (dont de boeuf charolais du Bourbonnais), de mouton (agneau du Bourbonnais), volailles (poulet du Bourbonnais), lapin, champignons, gibier, truite et friture, escargots, fromage de chèvre (chèvreton du Bourbonnais), confitures, miel, pain cuit au bois, huiles de noix et de noisette, airelles. Plantes aromatiques.
Quelques spécialités : pâté bourbonnais aux pommes de terre, pompe aux grattons, soupe au chou, piquenchâgne. Douceurs : vérités de Lapalisse.
Les monts de la Madeleine, ride granitique entre la Montagne bourbonnaise et le Roannais, culminant à 1 165 mètres, doivent leur nom à un ancien sanctuaire religieux. Côté bourbonnais, les pentes s’étagent de façon relativement douce, alors qu’elles se montrent raides côté roannais.
La Forterre, au nord de la Montagne bourbonnaise, entre la Limagne bourbonnaise et la Sologne bourbonnaise, constitue un tout autre pays, difficile à classer. Son nom provient de ses terrains (« terre forte » c’est à dire grasse), porteurs autrefois de belles récoltes de blé. Au sud, sur les terrains sableux du Billezois, plus légers, le seigle venait mieux.
Lapalisse, la capitale de l’évidence, tremblante sous le passage intensif des poids-lourds, mérite un arrêt pour son château en surplomb.
Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.
A propos du membre
Frédéric Zégierman
Valence (26000)
Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.
