Description
Autres appellations : myocastor, castor des marais.
Le ragondin est présent dans de nombreuses régions françaises à l’état sauvage, mais aussi dans quelques élevages : ce gros rongeur aquatique offre plusieurs débouchés intéressants, et notamment, il se mange…
Son corps massif, couvert d’un pelage gris foncé à brun clair, mesure une soixantaine de centimètres à l’âge adulte (sans compter la queue) et pèse 5 à 8 kilos – 7 à 12 pour les ragondins d’élevage. Aidé par de longues incisives orange, il se nourrit de plantes aquatiques, de racines, parfois de céréales. Ce cousin du castor affectionne les zones humides telles que marais ou bords de ruisseaux, ce qui explique qu’il est particulièrement présent dans le Marais poitevin.
Les dégâts causés par le ragondin sauvage sur les berges et dans les cultures n’en font pas toujours un ami de l’homme, pas plus que son arbre généalogique : parent avec le rat et le rat musqué, il suscite la réticence. En France une poignée de producteurs se sont malgré tout lancés dans l’élevage de myocastors1 et proposent des produits artisanaux tels que viande, mais aussi fourrure, ivoire rose (celui de ses dents), produits cosmétiques (élaborés à partir de sa graisse).
Dans l’assiette
Pour qui passe outre les « a priori », la chair de myocastor, maigre, est délicate et savoureuse, proche de celle du lapin ou du lièvre. Pâté, civet, confit, ragoût, rillettes, terrines font partie des mets que l’on cuisine avec elle.
Un peu d’histoire
Avant les années 1880, le ragondin vivait au Chili, en Argentine, au sud du Brésil ou en Bolivie. Comme pour le rat musqué, c’est la qualité de sa fourrure qui lui valu une traversée de l’Atlantique en aller-simple, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Crise économique de 1929 et faillite des pelletiers obligent, les ragondins d’élevage furent rendus à la nature et ne tardèrent pas à proliférer.
En l’absence de prédateur (dans son milieu d’origine, il s’agissait par exemple du puma), la régulation de l’espèce est organisée par l’homme, et on réfléchit dans plusieurs régions de France à la valorisation de cette chasse (entre autres par la consommation, contrôlée, de la viande).
A noter qu’il existe un « parc Myocastor » à Dolus-d’Oléron (en Poitou-Charentes).
1 Les éleveurs préfèrent le nom de myocastor, celui-ci étant moins connoté négativement.