Le petit mouzillon

Pays de la Loire

Aucun commentaire Catégorie : Pâtisserie

Description

Biscuit très sec et léger, ni gras, ni salé, friable lorsqu’on le casse, croustillant lorsqu’on le croque, le petit mouzillon fait la fierté de la commune éponyme depuis un siècle et demi.

Fidèle compagnon du muscadet, le biscuit à la forme de couronne dentelée d’une demi-douzaine de centimètres de diamètre, assez épaisse, percée d’un trou en son centre, demeure encore familier lors des mariages et vins d’honneur. Sa composition comprend de la farine de froment, du sucre, des œufs frais, de la poudre de lait, de la poudre d’amandes, des agents levants, des arômes naturels et artificiels (dont de la vanille). Pétris la veille, tous ces ingrédients forment une pâte qui sera découpée à l’emporte-pièce manuel. Cuits 20 minutes dans un four-tunnel, les biscuits se voient dorés à l’œuf et au lait avant leur conditionnement en sachets plastifiés ou en boîtes cartonnées.

Un peu d’histoire

Le petit mouzillon, créé en 1848 par M. Guillaud, un boulanger de Mouzillon, bourgade postée au cœur du vignoble nantais (à 5 kilomètres au sud de Vallet), connaîtra bien des avatars au cours de sa longue « carrière ».
Par sa composition, excluant sel et matières grasses, il s’inscrit dans la catégorie des gâteaux diététiques1. Sa notoriété ne cessera d’enfler, au point que, dans l’entre-deux-guerres, la plupart des médecins le préconisent à leurs patients de préférence aux autres biscuits de régime. Mais, à l’inverse de ses concurrents, il n’oublie pas de soigner son image gourmande, une réclame le conseillant même avec le thé ou en biscuit de dessert. Cet aspect multi-usages, lié à une excellente conservation, assure sa pérennité.

Comme en témoigne le gâteau géant, reproduit sur un rond-point proche de la zone d’activités des Quatre chemins, à Mouzillon, ce biscuit reste l’emblème du village, bien que les bâtiments de l’ancienne biscuiterie aient été mis en vente. Toutefois, cette success story cache une cascade de nouveaux repreneurs, entraînant des délocalisations et des arrêts momentanés de la production. En 1963, 50 000 petits mouzillons sortaient chaque jour des fours de l’usine de Clisson. Une nouvelle unité, créée à Montevraud l’année suivante, sera remplacée à son tour, en 1972, par l’usine du Pallet. Aujourd’hui, avec l’évolution du goût des consommateurs, ce véritable morceau de patrimoine local semble en péril. Prenant la suite de France Génoise, Biofournil, en 2009, s’est engagé à relancer le petit mouzillon dont la production ne plafonnait plus qu’à une quinzaine de tonnes annuellement.

1 En cela il rappelle le croquant anisé de Château-Gontier, qui a, lui, des vertus digestives.

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

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Les terroirs du petit mouzillon