Le Byrrh

Languedoc Roussillon

Aucun commentaire Catégorie : Spiritueux

Description

Le Byrrh est un célèbre apéritif catalan au quinquina, élaboré à partir de vins du Roussillon mutés à l’alcool, dont les objets publicitaires vantant les mérites restent gravés dans les mémoires.

Le moût de raisin, issu surtout des cépages carignan et grenache des coteaux du Roussillon, reçoit d’abord un apport d’alcool neutre, visant à stopper la fermentation. Le liquide obtenu, fruité et liquoreux, appelé « mistelle», subit un premier vieillissement, avant de se voir assemblé avec d’autres vins rouges roussillonnais. L’assemblage est ensuite aromatisé avec des écorces de quinquina séchées et concassées, avant d’être dirigé dans d’énormes foudres1 en bois pour un nouveau vieillissement de 3 ans. Suivront les ultimes opérations du filtrage et de l’embouteillage.

Dans l’assiette

Boisson à la teinte sombre, légèrement amère, titrant à 17 °, témoin de ces apéritifs à base de vin qui plurent tant à nos grands-parents et arrière-grands-parents, le Byrrh se sert frais, nature ou avec un zeste de citron ou un doigt de crème de cassis. Il entre aussi dans certains cocktails.

Un peu d’histoire

Au milieu des années 1860, Simon et Pallade Violet (bergers et fils d’un muletier, devenus marchands ambulants), ayant ouvert un commerce d’étoffes et de vins à Thuir (grosse bourgade postée à 12 kilomètres à l’ouest de Perpignan), ont l’idée de créer une boisson à base de vin et d’une écorce tropicale tonifiante : le quinquina. En le distribuant d’abord en tant que breuvage médicamenteux dans des épiceries et des pharmacies, les deux frères s’attirent vite l’ire de l’ordre des médecins. En 1873, ils déposent alors leur marque, B.Y.R.R.H.

Malgré la mort de Pallade, dix ans plus tard, l’affaire prospère. A la veille de la Grande Guerre, la société Violet, reprise par le fils de Simon Lambert, est primée dans tous les concours nationaux et internationaux et s’inscrit parmi les plus importantes de France. Lambert décédé avant la Grande Guerre, Jacques, son fils, et Simone, sa fille, parviendront à redresser la barre, au point qu’en 1935, Byrrh, portée par d’importantes campagnes publicitaires, est la première marque d’apéritif française, vendant 35 millions de litres par an.

Dans les années 1950, concurrencée par les boissons anisées, vins doux naturels et whiskies, la production de la société sombre à 15 millions de bouteilles. En 1961, la société est vendue à la compagnie Dubonnet-Cinzano, avant que l’usine de Thuir ne soit absorbée par Pernod-Ricard, en 1976. En 1999, une cuvée haut de gamme, baptisée “Byrrh rare assemblage” et destinée aux connaisseurs, est lancée.

1 Les caves Byrrh possèdent la plus grande cuve en fût de chêne du monde, haute de 10 mètres et d’un diamètre de 12,50 mètres, pesant… 100 tonnes à vide !

Auteur F. Zégierman, relecture Keldélice.

A propos du membre

Frédéric Zégierman Valence (26000)

Frédéric Zégierman a consacré sa vie à sillonner l'Hexagone pour aller chercher sur le terrain sa propre vision géo-ethnographique. Il est l'auteur de livres, de dossiers et d'articles pour magazines. Il réalise également des circuits atypiques pour les autocaristes. Le Guide des Pays de France (volumes Nord et Sud, publiés chez Fayard en 1999) est le premier ouvrage a avoir inventorié, étudié et cartographié l'ensemble de ces unités sous leurs divers aspects.

Vous devez être membre pour pour poster un commentaire. Inscrivez vous ou connectez vous

Les terroirs du Byrrh