Agneau de Pauillac IGP

Le département de la Gironde constitue le berceau de production de l'agneau de Pauillac. Dès le XIIIe siècle, les ovins descendaient des montagnes pyrénéennes pour pacager dans les terres girondines. Les petits qui n'étaient pas gardés pour le renouvellement du troupeau étaient vendus sur place et consommés pour les fêtes pascales. Ces agneaux étaient abattus principalement à Pauillac, port de transit, d'où ils arrivaient en train ou amenés par les ramasseurs locaux. Ainsi, selon le "Guide des agneaux des bergers d'Aquitaine", Pauillac accueillait près de mille agneaux par an en 1827.

agneau pauillac

DESCRIPTION
L’agneau de Pauillac est un agneau :
- âgé de 75 jours au maximum,
- non sevré,
- dont la carcasse présente un poids allant de 11 à 15 Kg,
- une conformation E U R O,
- un état d’engraissement 2,
- une couleur de viande claire, un gras blanc de consistance ferme.

C’est un agneau issu des zones de culture viticole et arboricole du département.

MODE DE PRODUCTION
L’agneau de Pauillac naît puis est élevé avec sa mère sur la même exploitation avant d’être abattu dans l’aire géographique. Il est nourri essentiellement au lait par tétée au pis de la mère et complété par un concentré de céréales et des matières azotées.
Lorsque les brebis sortent pâturer dans la journée, les agneaux restent consignés en bergerie. Le troupeau reproducteur est constitué de brebis rustiques (Lacaune viande, Tarasconnaise, Blanche du Massif Central) croisées avec des béliers de qualité bouchère (Bérichon du Cher, Charolais, Suffolk, Rouge de l’Ouest).
Seuls les agneaux répondant aux caractéristiques définies dans le cahiers des charges, peuvent être commercialisés sous la dénomination “Agneau de Pauillac”.

LIENS AU TERROIR
Un type d’agneau particulier lié à une conduite délevage
La tradition pastorale dans le département de la Gironde a contribué à élaborer au cours du temps, un type d’agneau particulier, né des contraintes de l’hivernage. Parallèlement à une transhumance ovine pyrénéenne qui venait hiverner dans l’Entre-Deux-Mers, les “moutonniers” de la lande de Médoc partaient chaque automne de la lande humide inondée pour se rendre sur les terres égouttées des bords de Gironde, zone aujourd’hui occupée par le vignoble.
Avec l’extension des surfaces plantées en vigne et une demande accrue en fumure, les troupeaux pyrénéens et ceux de la lande de Médoc “colonisèrent” les propriétés viticoles où le droit de pacage se limitait au don d’un ou deux agneaux et de la totalité de la production de fumier.
Tous ces pâtres connaissaient les mêmes contraintes liées au pacage en zone de culture, particulièrement fragile et adoptèrent alors un même mode d’élevage, aboutissant donc à un même produit : un agneau élevé en bergerie (ou parc) sous le pis de la mère.
Les gourmets apprirent alors à apprécier leur chair gorgée de lait. Aujourd’hui avec la forestation des landes de Médoc, l’avènement des transports et la disparition des parcours de vignobles, les éleveurs de la Gironde se sont sédentarisés, mais continuent à produire le même type d’agneaux légers et très prisés.

Une réputation
L’agneau de Pauillac est un produit dont la réputation est ancienne comme l’attestent divers documents (menu du dîner offert par Monsieur le Président Loubet à sa Majesté le Roi d’Angleterre le 2 mai 1903, Larousse gastronomique de 1938 décrivant l’agneau de Pauillac comme l’agneau de lait “le plus parfait”).
Cet agneau servi à la table des plus grands, héritier d’une tradition séculaire, perpétuée par le savoir-faire des éleveurs est aujourd’hui reconnu et apprécié comme un agneau au goût et à la saveur bien différenciés de l’agneau lourd traditionnel et de l’agneau de lait issu des élevages laitiers.

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